Environ 200 centrafricains de la communauté musulmane ont été honorés par le président de la république, le Professeur Faustin Archange Touadéra hier lundi 27 juin 2016 au palais de la renaissance, à travers un dîner de la fin de la journée offert par la présidence de la république.
La joie, l’enthousiasme et l’émotion sont immenses et visibles aux visages des uns et des autres, lors de cette retrouvaille entre le président de la république, le premier ministre et les membres de son équipe gouvernementale ainsi que leurs compatriotes de la communauté musulmane, invités à partager le dîner, marquant la fin de la journée du ramadan.
Ce geste historique, loin de tous commentaires et interprétations inutiles, ne fait que confirmer la déclaration du président de la république d’être le président de tous les centrafricains, sans aucune considération d’ordre ethnique, religieux ou politique. Il vient de le réaffirmer à travers le message de circonstance adressé à l’endroit de ses hôtes après ce dîné qu’il leur a offert, « Mes chers frères et sœurs de la communauté musulmane, souvenez-vous d’une déclaration que j’ai faite pendant la campagne à la mosquée Ali Babolo, laquelle était considérée comme un serment, lors que j’avais dit à haute intelligible voix devant vous et devant Dieu que lors qu’au fond de mon cœur, j’ai réalisé un sentiment de haine ou de mépris envers vous mes chers compatriotes, que le bon Dieu qui connait tout ce qui est dans notre fort intérieur, dans notre pensée puisse m’empêcher de devenir président. Si tel n’est pas le cas, qu’il m’accorde sa bénédiction, afin de rassembler tout le peuple centrafricain. Aujourd’hui, je pense que l’histoire m’a donné raison, car je suis élu par tous les centrafricains et par conséquent, je suis et demeure le président de tous, car je vais gérer le pays avec un sens profond de responsabilité, d’amour de tout mon peuple sans aucune distinction fondée sur la religion, l’ethnie ou politique. Que personne ne nous trompe, car l’heure n’est plus à la division, à la destruction ni à des tueries. La RCA dans sa dimension géographique est vaste, elle a besoin de nous tous pour son meilleur développement » a martelé le président.
Le président de la république a par ailleurs saisi cette occasion pour adresser ses vives gratitudes à l’endroit de tous ceux qui, au moment de la prise en otage des six policiers ont contribué sous multiforme aux tractations liées à leur libération. Cet acte citoyen témoigne que les habitants du KM5 n’aspirent aujourd’hui qu’à la paix, à la cohésion sociale et à l’esprit du vivre ensemble.
Quant à la raison qui a guidé le président de la république à dîner avec ces compatriotes en cette période de jeûne, celui-ci a indiqué, « Comme vous savez, il s’agit là de la question de laïcité, car nos frères de la communauté musulmane sont en jeûne et c’est une période assez difficile, donc il est normal de nous associer à ce sacerdoce sacré. Ce geste témoigne aussi notre solidarité envers eux et c’est aussi une occasion à jamais de leur demander d’implorer la miséricorde de Dieu pour la paix, la réconciliation nationale et l’esprit du vivre ensemble entre les fils et filles de ce pays, commun à tous ».
De son côté, l’iman Kobine Layama, président de la communauté islamique centrafricaine (CICA) a quant lui salué à sa juste valeur l’initiative prise par le président de la république pour avoir invité la communauté musulmane à un dîner au palais de la renaissance, « Nous sommes émus et persuadés devant le geste patriotique du président de la république. Cet événement historique dans la vie de notre nation témoigne le sens profond de responsabilité du président et de son engagement à rassembler tout le peuple centrafricain. C’est un geste que toute la communauté musulmane a salué à sa juste valeur, car il faut le reconnaitre que dans l’histoire de notre pays, c’est-à-dire 50 ans après l’indépendance, c’est pour la première fois qu’un chef d’Etat invite la communauté musulmane, en période de ramadan, afin de partager le repas de la fin de journée, surtout au sein même du palais de la renaissance » a-t-il expliqué.
Rappelons que le président de la république a également saisi cette opportunité pour montrer sa ferme détermination à relever les défis de l’heure que sont, le rétablissement de la sécurité, de poursuivre l’œuvre de la réconciliation nationale, de l’esprit du vivre ensemble et de l’aboutissement du processus de DDRR.
Qu’à cela ne tienne, ce pari ne peut être gagné dès lors que tout le peuple se lève en un seul homme pour soutenir le président de la république dans son combat politique, lorsqu’il s’agit de tout ce qui touche à l’intérêt du pays. Plus que nous serons unis, plus nous deviendrons fort, comme dit l’adage suivant, ‘’c’est l’union qui fait la force’’.
Ghislain NGOYO