L'ONU et ses partenaires ont apporté leur soutien à la réforme du secteur de la sécurité en RCA, à l'occasion d'une réunion de haut niveau. Les explications du Représentant spécial du SG de l'ONU
24 juin 2016 – L'ONU et ses partenaires ont apporté leur soutien à la réforme du secteur de la sécurité en République centrafricaine, à l'occasion d'une réunion de haut niveau sur cette question au siège de l'ONU cette semaine.
«C'est un évènement important qui se tient juste quelques mois après la prise de fonction du Président Touadéra», a souligné le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga, dans un entretien avec la Radio des Nations Unies.
[i «C'est un moment important pour [permettre à] la Centrafrique de se rendre compte que, l'élection s'étant bien passée, ce n'était pas une fin en soi. Maintenant, il faut commencer le travail ardu de réformer son secteur de la sécurité»], a-t-il ajouté.
Le Représentant spécial s'est félicité de la présence de hauts responsables centrafricains et de partenaires de l'ONU à cette réunion organisée par le Ministre des affaires étrangères de Slovaquie, en sa qualité de président du Groupe des amis de la réforme du secteur de la sécurité.
«Nous pensons que cela peut être un tournant vu les défis immenses auxquels le pays est confronté. Et donc nous avons fait le plaidoyer pour que cet évènement ne soit pas simplement un évènement de plus, plutôt un moment fondateur pour précisément accompagner la Centrafrique à relever les immenses défis qui restent encore devant elles», a-t-il ajouté.
M. Onanga-Anyanga a rappelé que cette réforme du secteur de la sécurité ne concerne pas seulement la réforme des forces armées mais aussi la police, la gendarmerie, les garde-champêtres et les gardiens pénitenciers. «C'est vraiment une réforme de fond qui touchera le moment venu aux aspects de la justice visant à mettre fin à l'impunité», a-t-il souligné.
Une réunion des bailleurs de fonds est prévue en novembre 2016 à Bruxelles. «Ce sera un moment important pour que des moyens soient alloués à l'effort de réforme», a dit le Représentant spécial.
Il s'est félicité de la décision de l'Union européenne en avril d'approuver une Mission de formation en République centrafricaine (EUTM-RCA) qui a pour objectif de rendre les forces armées centrafricaines modernes et efficaces.
«Il faudrait aussi envisager ce qui pourrait être fait pour les forces de sécurité intérieure», a déclaré le Représentant spécial.
Il a souhaité également un renforcement de la collaboration entre les forces de sécurité centrafricaines et les Casques bleus de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).
«Il faudrait pousser cette collaboration beaucoup plus loin», a-t-il ajouté.
S'agissant des récentes attaques contre des convois humanitaires, M. Onanga-Anyanga a jugé «déplorable de voir que des acteurs de la communauté humanitaire, qui font tant pour apaiser les souffrances des populations vulnérables de la République centrafricaine, fassent l'objet d'attaques répétées».
«La Centrafrique a besoin de tous ses partenaires, la Centrafrique a besoin de l'appui de la communauté internationale», a-t-il ajouté. Mais, selon lui, il faut aussi que le pays montre «sa volonté de tourner la page». «Tout l'appui de la communauté internationale, aussi massif soit-il, ne mènera à rien si les Centrafricains, les filles et les fils de la Centrafrique, ne comprennent pas que le temps de la guerre est passé et qu'aujourd'hui, c'est vraiment le temps de la paix».