Aveu, Désolidarisation, Moquerie, Erreur de langage, Recherche d’un bouc émissaire, solidarité d’un socialiste et homme de Gauche français en vers la souffrance des centrafricains… Les mots manquent pour qualifier les propos du Secrétaire d’État français à la coopération qui rend la MINUSCA responsable de la dérive sécuritaire qui sévit actuellement en RCA. Là où le bas blesse c’est que ce dernier n’a pas cité la force Sangaris qui a aussi une part de responsabilité dans le chaos sécuritaire centrafricain pour avoir refusé de désarmer les groupes armés. Nous vous publions la version écrite de l’interview qu’André Vallini a accordée à la presse présidentielle pour vous permettre de vous faire une idée sur les mains invisibles qui font tout pour empêcher la RCA de se développer.
Bonjour Monsieur le Ministre soyez les bienvenus en RCA vous venez d’être reçu par le chef de l’Etat, êtes-vous porteur d’un message ? Si oui le quel?
J’ai effectivement été reçu par le Président de la RCA, Monsieur TOUADERA que j’avais d’ailleurs reçu à Paris juste après son élection. Il n’était pas encore investi, mais il était passé à Paris et j’avais eu beaucoup de plaisir à le rencontrer. Il m’a donc fait honneur de me rencontre avec M. l’Ambassadeur de France, à l’instant nous avons beaucoup discuté des situations Centrafricaines, je lui ai d’abord apporté un message de soutien, de solidarité et d’amitié très chaleureuse de la part du Président HOLLANDE et je lui ai dit bien sûre, au Président Centrafricain que la France est aux côtés de la Centrafrique depuis longtemps et pour longtemps.
La France fait part des nations qui sont les plus actives, qui ont la volonté de redresser la République centrafricaine. Nous sommes évidemment donateurs aux Fonds Bekou. C’est un fonds sur lequel nous avons travaillé hier avec l’Union Européenne. Nous aidons aussi directement la Centrafrique, en bilatéral comme on dit. La France aide la Centrafrique directement avec l’aide budgétaire, nous contribuons aux fonds Bekou dont je viens d’en parler, nous mobilisons aussi les institutions financières internationales.
J’ai rencontré hier le représentant de la banque mondiale, qui est en train de mobiliser une somme extrêmement importante qui pourrait être apportée à la Centrafrique dès l’année prochaine pour l’aider à se redresser, à se relever après les dernières épreuves qu’elle a subies, donc ce que j’ai dit au Président TOUADERA, c’est que, nous français nous sommes confiants dans l’avenir de la Centrafrique. Vous avez une population jeune, des dirigeants bien élus, démocratiquement élus à commencer par le Président qui ont la volonté de redresser leur pays, vous avez beaucoup d’atouts pour réussir, une communauté internationale solidaire qui est là pour vous aider.
Le seul vrai problème, c’est un problème important, que nous avons évoqué avec le président Touadera. C’est qu’il y a encore des rebelles armés qui empêchent l’Etat Centrafricain de faire son travail notamment dans le Nord et l’Est du pays. Et puis, pour être encore plus clair, nous nous sommes interrogés avec le Président TOUADERA sur le rôle de la MINUSCA. Le rôle de la MINUSCA est de ramener la paix dans le pays, le rôle de la MINUSCA est de faire en sorte, que les groupes armés soient mis hors d’Etat de nuire. Or à ce jour la vérité oblige à dire que ce n’est pas le cas. Donc il faut absolument que les choses s’améliorent. J’en ai parlé hier avec la représentante spéciale des Nations Unies, enfin l’adjointe Madame CORNER, qui est consciente que tout ne fonctionne pas comme cela devrait fonctionner et qui est consciente du fait qu’il faut que la MINUSCA soit plus active, plus combative entre guillemets, les soldats ne sont pas là pour faire la guerre, mais ils sont là pour ramener la paix. Or aujourd’hui dans certains territoires du pays, la paix n’est pas ramenée en Centrafrique et si la paix ne revient pas, si la sécurité ne revient si le calme ne revient pas dans tout le territoire du pays, cela pose de problème de savoir si les bailleurs internationaux vont répondre au présent. Parce que pour obtenir de l’aide internationale de la part de L’Union Européenne, la Banque Mondiale, il faut bien sur un pays calme, un pays pacifique où le climat des affaires soit bon pour que les investisseurs puissent venir travailler en Centrafrique. Aujourd’hui ce n’est pas le cas Monsieur l’Ambassadeur de France m’avait alerté sur ce sujet, il avait bien raison parce que depuis mon arrivée en Centrafrique, je me rends compte, que le seul vrai problème c’est celui, là c’est celui de ses rebelles armés qui sont toujours-là, qui ne sont pas désarmés, qui violent la loi, qui empêchent l’économie régulière, l’économie normale de fonctionner, qui font vivre une espèce d’économie parallèle à base de trafic de raquettes.
Tout ça est insupportable et tout cela compromet gravement l’avenir de la Centrafrique, donc ce problème, il a une solution. La solution, c’est que la MINUSCA, donc les Nations Unies fassent leur travail, complètement en désarmant ces groupes pour permettre aux populations Centrafricaines de vivre enfin dans la paix et surtout à la Centrafrique de retrouver le chemin du développement.