Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a présenté vendredi les derniers développements de l'enquête conjointe actuellement menée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l'ONU sur des cas présumés d'exploitation et d'abus sexuels dans la préfecture de Kemo, en Centrafrique.
"Notre Mission a reçu des informations concernant deux nouveaux cas présumés d'abus de mineurs dans la région. Les Nations Unies vont en informer l'Etat membre concerné par ces allégations, et demanderont à des enquêteurs de l'Etat en question de se pencher sur ces accusations", a déclaré M. Dujarric au cours de sa conférence de presse quotidienne.
"De surcroît, la Mission a reçu de nouvelles informations concernant des allégations passées d'exploitation et d'abus sexuels potentiels. Cette information est en cours d'examen préliminaire par le BSCI afin de déterminer sa crédibilité. Les mesures qui en découlent devront être prises comme il se doit de la manière la plus rapide possible", a-t-il ajouté.
Pour ce qui est des allégations qui ont déjà été portées à la connaissance de l'ONU, le BSCI a déclaré que tous les plaignants avaient été interrogés par des équipes conjointes, selon M. Dujarric.
"Une cinquantaine de témoins ont été identifiés, et sont également interrogés pour confirmer les témoignages dont nous disposons déjà", a-t-il annoncé.
Un directeur d'enquête vétéran du BSCI a également été affecté à cette affaire pour aider à faire avancer l'enquête. "Ces enquêtes sont menées en collaboration avec le Burundi et le Gabon", a précisé M. Dujarric.
"La plupart de ces allégations remontent à 2014 ou 2015, ce qui rend l'enquête particulièrement complexe", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Secrétaire général adjoint à l'appui aux missions de l'ONU, Atul Khare, est arrivé vendredi en Centrafrique.
"Au cours de sa visite, il se penchera également sur les questions de conduite et de discipline, entre autres problèmes", a déclaré M. Dujarric.
La mission de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique a été la cible de multiples accusations d'exploitation et d'abus sexuels.
Le Sénégalais Babacar Gaye, chef de la MINUSCA, a démissionné en août 2015 suite à des critiques portant sur sa gestion de la vague d'accusations d'abus sexuels au sein de la mission. Certaines de ces allégations visaient notamment des soldats français, et concernaient des faits qui se seraient produist avant l'établissement de la mission en septembre 2014.
Des critiques ont également été formulées à l'égard de la manière dont l'ONU a géré les enquêtes qui en ont découlé, selon la presse.
En réponse à ces critiques, l'ONU s'est engagé à davantage de transparence sur ces accusations, en mentionnant désormais les pays d'origine des coupables présumés, et en donnant davantage d'informations sur les enquêtes et mesures initiées par ces pays.
Les règles de l'ONU stipulent que les cas d'exploitation et d'abus sexuels commis par des Casques bleus de l'ONU doivent être portés devant la justice du pays d'origine des suspects concernés. F