La question de l’opérationnalisation effective des Forces Armées Centrafricaines (FACA) devient de plus en plus une préoccupation du moment, au regard de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays. Cette préoccupation revient au centre de tout le débat dans le pays. Face aux multiples questions des élus de la nation ayant interpellé le premier ministre et le ministre de la Défense nationale, les réponses du chef du gouvernement n’ont pas convaincu quant à l’opérationnalisation des FACA afin de résoudre ce problème sécuritaire qui paralyse le pays.
L’insécurité qui a prévalu ces derniers temps sur toute l’étendue du territoire centrafricain a conduit les députés du pays a interpellé le gouvernement à une 3ème session extraordinaire du 27 juin au 1er juillet 2016 à l’Assemblée Nationale. Au cours de cette session extraordinaire de 4 jours, le premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, le ministre de la Défense nationale Joseph Yaketé, et celui de la sécurité publique et de l’intérieur Jean Serge Bokassa sont interpellés par les députés à apporter des réponses aux multiples préoccupations de la population permettant de chercher des voies et moyens pouvant mettre un terme à la recrudescence de la violence dans le pays.
« Interpeller le Gouvernement, ce n’est pas seulement poser des questions et demander des explications. C’est aussi appeler le gouvernement à l’action et être force de proposition dans cette perspective », a déclaré le président de l’Assemblée Nationale, Abdou Karim Meckassoua à la cérémonie d’ouverture de cette session.
L’ordre du jour de la session est bien indiqué, il porte sur l’interpellation du gouvernement sur la question sécuritaire dans le pays. Dans les différentes interventions des députés, la question du réarmement des FACA refait surface. Sur cette question des FACA, les réponses du premier ministre Simplice Sarandji n’ont pas rencontré l’agrément de tous. De la digression à la tergiversation, le premier s’est permis de faire une leçon de morale évoquant des allégations qualifiant les FACA comme soit disant une armée mono-ethnique, indisciplinée et non professionnelle.
Pour le premier ministre, ce sont les dires des Centrafricains discréditant les éléments FACA sur les bavures de ces derniers qui ternissent aujourd’hui l’image de l’armée nationale. Car pour lui, la communauté internationale se base sur des allégations affirmées sur les éléments FACA pour fonder les arguments qualifiant les forces nationales de manque de professionnalisme. Ce qui a conduit la communauté internationale à exiger une réforme radicale des FACA et du Secteur de Sécurité (RSS). Dans cette situation d’urgence, les nouvelles autorités issues des urnes ne doivent pas attendre que la solution à la sécurité de Centrafrique vienne de l’extérieur. Car la sécurité d’un pays démocratique ne doit pas être assurée par la communauté internationale qui pêche aussi dans l’eau trouble.
« Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelles que soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie », disait l’une des icônes africaines, Thomas Sankara ancien président de Burkina Fasso. Cette boutade de Thomas Sankara interpelle les Centrafricains sur la nécessité impérieuse de la sécurisation du territoire national laissé à la merci des hors la loi qui continuent de défier un pouvoir légitime. Pour ce faire, le premier devrait plutôt solliciter le soutien des élus de la nation centrafricaine en vue lancer une offensive diplomatique permettant d’obtenir une levée partielle de le fameux embargo injustement infligé aux Forces nationales, symbole de la souveraineté nationale. Car l’heure n’est pas à la tergiversation ni aux discours stériles qui laissent perplexe la population.
Si l’exécutif prône la rupture, il doit joindre les paroles aux actes afin de répondre aux attentes du peuple qui a placé en lui, toute sa confiance. La paix et la sécurité immédiate, c’est que réclame le peuple centrafricain, en vue d’un retour à l’état de concorde et de la reprise de la marche vers le progrès économique et social.