Bouar — Les femmes de la commune de Foh dans la sous-préfecture de Baboua se mobilisent pour mener une lutte contre le mariage précoce des jeunes filles dans la localité. Hortense Kangabe, présidente locale de l’OFCA confirme que dans cette région, la plupart des jeunes sont enlevées de l’école dès l’âge de 12 ans pour être données en mariage.
Hortense Kangabe, présidente locale de l’OFCA déplore la pratique du mariage précoce, « parmi ces filles précocement proposées en mariage, nombreuses vivent dans des conditions déplorables, et finissement toujours par divorcer » a-t-elle regretté avant d’expliquer que, « cette triste réalité est inscrite à l’ordre du jour de leur réunion mensuelle pour permettre l’émancipation et l’émergence des jeunes filles de la commune ».
D’après elle, le mariage précoce entraîne souvent des conséquences néfastes comme l’analphabétisme, le non accès à l’emploi et la méconnaissance de l’entretien corporel et de certaines activités génératrices de revenu. Il y a aussi risque de sanitaire notamment des grossesses prématurées, qui élèvent les taux de mortalité maternelle et infantile. Par ailleurs, les adolescentes sont plus vulnérables aux infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/SIDA
Bertrand Barbou, 2ème adjoint au maire de la commune exhorte les parents à ne pas donner précocement en mariage leurs filles, qui d’ailleurs doivent d’abord aller à l’école.
Quant à Samuel Dokté directeur de l’école de Foh, la scolarisation, reste un chemin incontournable pour l’émergence des jeunes filles de cette commune, « je souhaite une réelle contribution communautaire et celle du gouvernement pour améliorer leur niveau de vie ».
Loi no. 06.005 du 20 juin 2006, relative à la santé de reproduction stipule à l’Art 11 que « (…) Le mariage doit être conclu avec le libre consentement des futurs conjoints ». Elle qualifie le mariage forcé à l’Art 29 d’un « acte qui porte atteinte aux droits de la santé sexuelle et reproductive et sont punis conformément à la législation en vigueur ».