Centrafrique : Samuel Opiyo, rescapé de la LRA au bord de la mort dans une prison à Bangui

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Publié le mardi 12 juillet 2016 | RJDH Centrafrique

© Autre presse par DR
Les rebelles de la LRA ont enlevé 17 personnes en Centrafrique

Bangui : Originaire du nord de l’Ouganda, kidnappé en 2004 à l’âge de 12 ans, Samuel Opiyo âgé de 24 ans a passé la moitié de sa vie étant esclave de la nébuleuse Lord Résistance Army(LRA) qui sévit entre l’Ouganda, la RDC et la RCA. Après sa défection, ce jeune a été conduit dans une prison à Bangui et se trouve entre la vie ou la mort à ce jour.

Depuis le 10 juin 2016, Samuel Opiyo a entamé une grève de faim. Sa situation est extrêmement grave et ses heures sont comptées au moment où nous mettons ce papier sous presse.

Une source proche de dossier a témoigné au RJDH que si rien n’est fait, il risque de mourir, « après douze années de torture et de traumatisme sous la LRA, si rien n’est fait d’ici 72 heures, ce garçon risque de mourir et la responsabilité serait partagée. La Minusca et les organisations de défense des droits de l’enfant ont multiplié des campagnes de sensibilisation pour encourager la défection des éléments de la LRA, c’est pourquoi Samuel Opiyo, au péril de sa vie a échappé à ses bourreaux en avril de l’année en cours », a témoigné la source.

Selon des informations du RJDH, ce dernier a sauvé la vie à une fille centrafricaine pendant sa période de cavale durant laquelle il a marché en brousse pendant quatre mois pour atteindre le village Bakouma dans le Mbomou, là où il avait remis cette jeune centrafricaine de 15 ans à sa famille.

Une source proche du dossier a affirmé que c’est le préfet du Mbomou qui a décidé unilatéralement de le mettre dans un véhicule pour Bangui, là où se déroule en ce moment le 2e épisode de son calvaire. Détenu à la Section de Recherche et d’Investigation (SRI), il a connu la prison militaire de Camp de Roux, « il est dans un état moribond et souffre de plusieurs problèmes de santé. Il n’a pas le droit d’être consulté par un médecin. Il souffre aussi de troubles mentaux et délire », a ajouté une source proche de la prison du Camp de Roux.

Selon les informations du RJDH, le Ministre de la sécurité publique Jean Serges Bokassa aurait signé un document de rapatriement de ce jeune le 10 juin de cette année. Mais ce texte n’est toujours pas appliqué. Le jeune Samuel Opiyo est toujours dans une situation inhumaine et indescriptible à la prison du coup de Roux et n’a confiance qu’aux religieux qui lui viennent au secours et qui lui donnent à manger (lait et Yaourt).

En rappel, les troupes combattant ce groupe armé sont sous la bannière de l’Union Africaine depuis fin 2012. Dans une recommandation parue dans le rapport du Conseil de sécurité des Nations Unie sur la situation en Afrique Centrale publié le 25 mai 2016, les participants à cet atelier du 3 au 4 mars sur le DDRR des éléments de la LRA ont déploré l’absence de ce programme visant les anciens membres de la LRA dans le mandat de la MINUSCA.

Dans ce même rapport, ils se sont convenus que le bureau régional de l’UNOCA servirait de centre d’échange pour la facilitation et l’assistance, en particulier des cas d’importants retards dans le rapatriement des anciens membres de la LRA. Ce qui veut dire que la prise en charge du jeune Samuel Opiyo revient à l’UNOCA, qui est le bureau Régional des Nations Unies en charge de la sécurité en Afrique Centrale et dans les Grands Lacs.