La République centrafricaine sort peu à peu des radars de l’actualité tragique. L’élection, en février, d’un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra, a suscité une authentique vague d’optimisme. L’espérance, pour ce pays à l’histoire jalonnée de coups d’Etat, de rébellions et de mutineries, de sortir enfin de sa crise la plus grave – trois ans de plongée vers l’abîme où se sont déchirées communautés chrétienne et musulmane alors que les fondements du conflit reposaient principalement sur le contrôle du pouvoir et des richesses.
La France, qui n’attendait que cette embellie, en a profité pour annoncer la fin de l’opération Sangaris. Cette intervention militaire avait été déclenchée en décembre 2013 pour stopper les massacres intercommunautaires qui avaient suivi le renversement du président par la rébellion Séléka, à dominante musulmane.
François Bozizé avait lui-même pris le pouvoir par la force en 2003. En réaction au coup d’Etat de 2013, les anti-balaka, des milices majoritairement chrétiennes, avaient commis à leur tour des exactions contre les civils.
Partir sans vraiment quitter. Partir pour mieux revenir. Cela est devenu une habitude pour les soldats de l’ancienne puissance coloniale. La RCA n’en a pourtant pas fini avec ses tourments. A Bangui, la capitale, comme à l’intérieur du pays, les armes crépitent encore régulièrement. Sur ces photos de William Daniels, il n’y a ni soldat français ni casque bleu. Seulement un milicien, de dos, surveillant la mine d’or de Ndassima. « Un lieu hallucinant. Pour y accéder, il faut grimper une colline pour se retrouver au-dessus d’un cratère de 70 à 80 mètres de profondeur avec des centaines de travailleurs à l’intérieur. Quelques jours avant ma première visite, en septembre 2014, un glissement de terrain avait fait 27 morts », raconte le photoreporter.
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