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La Centrafrique au fond de l’abîme
Publié le mardi 12 juillet 2016  |  LeMonde.fr
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© AFP par PATRICK FORT
Des soldats français , cadre de l`opération Sangaris , en patrouille dans des quartiers de la capitale Bangui
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La République centrafricaine sort peu à peu des radars de l’actualité tragi­que. L’élection, en février, d’un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra, a suscité une authentique vague d’optimisme. L’espérance, pour ce pays à l’histoire jalonnée de coups d’Etat, de rébellions et de mutineries, de sortir enfin de sa crise la plus grave – trois ans de plongée vers l’abîme où se sont déchirées communautés chrétienne et musulmane alors que les fonde­ments du conflit reposaient principalement sur le contrôle du pouvoir et des richesses.

La France, qui n’attendait que cette embellie, en a profité pour annoncer la fin de l’opération Sangaris. Cette intervention militaire avait été déclenchée en décembre 2013 pour stopper les massacres intercommunautaires qui avaient suivi le ­renversement du président par la rébellion Séléka, à dominante musulmane.

François Bozizé avait lui-même pris le pouvoir par la force en 2003. En réaction au coup d’Etat de 2013, les anti-balaka, des milices majoritairement chrétiennes, avaient commis à leur tour des exactions contre les civils.

Partir sans vraiment quitter. Partir pour mieux revenir. Cela est devenu une habitude pour les soldats de l’ancienne puissance coloniale. La RCA n’en a pourtant pas fini avec ses tourments. A Bangui, la capitale, comme à l’intérieur du pays, les armes crépitent encore régulièrement. Sur ces photos de William Daniels, il n’y a ni soldat français ni casque bleu. Seulement un milicien, de dos, surveillant la mine d’or de Ndassima. « Un lieu hallucinant. Pour y accéder, il faut grimper une colline pour se retrouver au-dessus d’un cratère de 70 à 80 mètres de profondeur avec des centaines de travailleurs à ­l’intérieur. Quelques jours avant ma première visite, en septembre 2014, un ­glissement de terrain avait fait 27 morts », raconte le photoreporter.
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