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Bangui: la FAO interpelle les autorités centrafricaines sur la relance agricole
Publié le mercredi 20 juillet 2016  |  Corbeau News
Centrafrique:
© Autre presse par DR
Centrafrique: selon Jean Alexandre Scaglia, il faut «une reconquête nationale»
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La problématique du développement du monde rurale demeure une préoccupation du moment en République Centrafricaine. Cette préoccupation a été au centre du point de presse de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Agriculture et l’Alimentaire (FAO) tenu le 8 juillet 2016 par le Représentant de l’institution à Bangui. Lors de ce point de presse visant à présenter les principales réalisations à mi-parcours de 2016, le Représentant de la FAO Jean Alexandre Scaglia a mis l’accent sur la relance de l’économie centrafricaine qui doit déboucher, selon lui, sur la relance agricole.

La crise que connait la République Centrafricaine a considérablement fragilisé le pays détruisant tout le tissu économique centrafricain. Pour relever les multiples défis qui s’imposent à la République Centrafricaine, les nouvelles autorités centrafricaines issues des urnes doivent jeter les bases pouvant permettre de relancer l’économie du pays. Cette relance économique doit prendre en compte et passe nécessairement par la relance agricole inclue dans le programme prioritaire de gouvernement. C’est ce qu’a fait savoir le Représentant de la FAO Jean Alexandre Scaglia lors de ce point de presse. L’occasion pour le Représentant de faire un bilan à mi-chemin des activités de la FAO en République Centrafricaine. Les principales réalisations portent sur quatre volets à savoir la réponse d’urgence, la résilience portant sur les activités génératrices de revenus, la transhumance, l’initiative jeunesse, et l’alerte rapide et la coordination de la réponse en sécurité alimentaire.

Réponse d’urgence aux déplacés

La réponse d’urgence aux ménages déplacés, retournées récents et familles hôtes va porter sur 125000 bénéficiaires en 2016. 95000 bénéficiaires pour la campagne vivrière entre février et septembre 2016, 25000 pour la campagne maraichère à partir d’octobre, 4000 pour l’appui à la relance du petit élevage des volailles, petits ruminants et porcins, et 1000 bénéficiaires pour l’appui à la relance des activités de la pisciculture et de la pêche. Selon le Représentant de la FAO, un financement actuel permet d’assister à ce jour 60000 ménages dans 16 préfectures du pays. 1869,560 tonnes des semences et 192521 houes ont été achetées et distribuées aux 60000 ménages. Pour ce faire, 32 ONG dont 14 internationales et 18 nationales ont été contactées pour réaliser le programme. Actuellement, 81% des ménages ont déjà reçus les semences et sont en train de semer, pendant que les activités de distribution aux ménages bénéficiaires sont en cours.

Résilience des activités génératrices des revenus

L’objectifs de ce volet est de renforcer les capacités de résilience des acteurs agropastoraux et des femmes via des appuis intégrés leur permettant de mieux rebondir aux chocs, de protéger et relancer leurs moyens d’existence et de favoriser la cohabitation pacifique. La réponse est donnée à travers une approche d’appui communautaire dénommée « Caisse de Résilience ». Cette approche centrée sur les communautés vise à fournir des appuis multisectoriels et intégrés aux communautés afin de leur permettre de se relever par elles-mêmes et de mieux rebâtir leurs activités socio-économiques génératrices de revenus telles que les cultures céréalières et maraichères, l’aviculture, le petit élevage, la pisciculture, la transformation de produits agricoles et la production semencière. Cette approche s’appuie sur trois volets à savoir la technique portant sur l’amélioration des compétences techniques agricoles via une approche adaptée des « Champs Ecole Paysans », le volet financier de soutien au système financier endogène grâce aux Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) ou tontines améliorés, et le volet Social par les actions de promotion de la cohésion et protection sociale.

Sur les transhumances

La FAO exécute un programme transhumance dont l’objectif est de contribuer au renforcement des capacités des acteurs du développement pastoral, en facilitant les échanges, les réflexions prospectives nécessaires à la coordination et au dialogue sur les politiques publiques et la mise en œuvre des actions de relance et de développement des systèmes pastoraux en Centrafrique. Pour assurer la protection du bétail et renforce la résilience des éleveurs pasteurs, la FAO a lancé une campagne nationale de vaccination contre la péripneumonie contagieuse des bovidés et la peste des petits ruminants. Cette compagne, mise en œuvre en partenariat avec des ONG internationales et les structures étatiques, vise à vacciner un total de 1.500.000 bovins et 600.000 petits ruminants.
L’exécution des vaccinations s’est déroulée de décembre 2015 à avril 2016. Elle a permis de vacciner 712.085 têtes de bovins contre la péripneumonie contagieuse des bovins (47,47%) et 137.921 têtes de moutons et cabris contre la peste des petits ruminants (23%). L’appui à l’élevage transhumance est un vecteur crucial du dialogue intra et inter communautés, de la gestion des espaces et conflits, de la protection des populations et de l’accès à l’éducation et la santé aux populations nomades. D’une part, la restauration d’un réseau de vaccination et de services vétérinaires en milieu rural et l’appui à l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’amélioration pour le bétail renouera le dialogue entre éleveurs, peulhs, gouvernement et agriculteurs.

L’initiative jeunesse

L’objet est de faciliter la réinsertion et l’intégration socio-économique des jeunes via des appuis techniques, financiers, matériels et organisationnels leur permettant leur permettant d’accéder à des emplois décents et durables dans le secteur agropastoral. 16000 jeunes seront organisés en groupements, coopératives, associations et ateliers de production.

Réponse des autorités centrafricaines

Dans le domaine de l’agriculture et du développement rural, le président Faustin Archange Touadera a fait savoir dans son discours de son quinquennat que le gouvernement a finalisé et édité les plans régionaux d’actions prioritaires de développement agricole 2016-2018. Selon lui, le gouvernement a par ailleurs relancé les activités de la Cellule Coton de Bossangoa pour la production des semences en vue de la campagne 2017 avec reprise en vue des activités de la SDIC.
Par ailleurs, le gouvernement a renoué le dialogue avec Géo coton en vue de la relance de la filière coton dans les autres préfectures cotonnières. Le gouvernement a également mis en place une cellule chargée de l’opérationnalisation de l’Office National du Matériel Agricole et pastoral et la Cellule Agriculture-Environnement chargée d’élaborer les stratégies nécessaires à la mise en application des dispositions de la COP 21de Paris 2015.
«J’envisage de mettre en œuvre des plans régionaux à travers les programmes et projets en cours d’élaboration en conformité avec le plan pour la relance de notre agriculture », a déclaré le président de la République. Il a par ailleurs indiqué que la poursuite des rencontres avec les partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux, le rapprochement du milieu rural, pour redonner confiance aux acteurs ruraux et crédibiliser la politique du gouvernement en matière agricole sont les perspectives de mon action immédiate.

Eric NGABA
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