La rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a enlevé près de 350 personnes en Centrafrique au premier semestre 2016, un record depuis six ans
La rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a enlevé près de 350 personnes en Centrafrique au premier semestre 2016, un record depuis six ans, affirme un rapport des ONG Invisible Children et The Resolve.
"Le groupe a enlevé 344 personnes au cours des six premiers mois de 2016, plus que dans les six premiers mois de chaque année depuis 2010", note le document transmis jeudi à l'AFP.
Parmi ces otages, tous des civils, on compte 65 enfants, dont 39 sont toujours en captivité ou portés disparus, ont précisé les deux ONG américaines.
"La communauté internationale doit faire davantage pour protéger les civils de la LRA et d'autres groupes armés dans l'est de la Centrafrique", a déclaré dans un communiqué Sean Poole, directeur des programmes internationaux à Invisible Children.
Au total, entre janvier et juin 2016, les ONG ont recensé 498 civils enlevés et 17 autres tués dans 122 attaques de la LRA dans l'est de la Centrafrique et le nord de la République démocratique du Congo.
Ce rapport intervient au moment où l'Ouganda envisage de retirer de Centrafrique ses troupes luttant contre la rébellion, estimant que cette dernière "n'est plus une menace".
"La LRA s'est dégradée, elle n'a plus les moyens de faire la guerre", avait déclaré mi-juin à l'AFP le porte-parole de l'armée Paddy Ankunda.
Environ 2.000 soldats ougandais, soutenus notamment par des soldats américains, sont actuellement déployés pour lutter contre la LRA dans l'est de la Centrafrique sous bannière de l'Union africaine. Quelque 10.000 Casques bleus de la Minusca sont par ailleurs déployés dans le pays.
Créée en 1987 avec l'objectif de renverser le président ougandais Yoweri Museveni, la LRA s'est forgée une effroyable réputation au fil de ses exactions, s'étendant en Ouganda, dans le Soudan du Sud, dans le nord-est de la RDC puis en Centrafrique.
Elle a été depuis affaiblie par la capture ou la défection de plusieurs de ses chefs, mais l'état de déliquescence des autorités centrafricaines dans les régions de l'est, soumises aux bandes armées, a facilité sa pénétration.
Et l'accalmie des confrontations armées entre l'ex-rébellion Séléka et les milices anti-balaka semblent permettre à la LRA de gagner du terrain. Certaines de ses attaques se sont produites dans le nord-est, échappant en grande partie au contrôle de la Minusca, présente dans les principales villes du pays.
Selon l'ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants, d'abord dans le nord de l'Ouganda, puis au gré de son exil dans les pays voisins.