BANGUI—Pendant, la dernière crise en RCA, les pratiques des violences basées sur le genre ont pris de l’ampleur. Pour remédier à cela, beaucoup d’associations, organisations, organismes et autres se sont engagés à lutter contre ces pratiques qui ont ruiné la vie de beaucoup de victimes dont la plus part sont les femmes et les enfants. L’objectif est de sensibiliser, informer, et d’éduquer la population sur ces VBG afin de réduire les pratiques.
D’après Hervé Marien Nganademo Moyouna coordonnateur de l’ONG Action et Développement, « il y’a plusieurs types de violences : morales, physiques, sexuelles, psychologiques et d’autres formes comme le viol, l’excision, le mariage précoce, le traumatisme, les dénis de ressources etc.
Une femme victime que nous avons rencontrée au centre d’écoute « Les Flamboyants », condamne ces violences et remercie les organisations qui leur viennent en appui. « Je prie les gens qui pratiquent ces violences de cesser car, cela n’avance en rien », a lancé une victime.
Une autre victime qui a requis l’anonymat dénonce ce qui lui est arrivé pendant la crise, « à la venue des groupes armées, nous nous sommes réfugiées sur le site des déplacés de l’aéroport. Là-bas, nous étions quatre filles dans la même maison. Une nuit, des hommes armés sont venus nous violer. Par la suite, j’ai suivi à la radio que les médecins sans frontières (MSF) assistent les victimes d’agression à l’hôpital communautaire, je me suis rendue. On m’a fait passer des examens et les résultats ont montré que j’avais la syphilis. Cela ne m’a pas plu. Jusqu’ aujourd’hui, à chaque fois que j’entends des coups de feu, je suis traumatisée », a expliqué la victime.
Marguerite, une veuve rejetée par sa belle-famille avec ses enfants demande au gouvernement d’appuyer les ONG qui travaillent pour la protection et l’accompagnement des victimes.
Selon maitre Thierry Rupert Ngoualesso, « l’impunité est le fait pour quelqu’un de commettre une infraction, ou un crime et qu’il n’est traduit en justice. Ou bien, le bourreau jugé, condamné, mais se retrouve subitement libre et ne purge pas sa peine en prison. La conséquence c’est que l’auteur de la violence est libre et peut revenir vers sa victime».
Toujours selon maître Ngoualesso, dans le code de la famille, les auteurs de VBG sont poursuivis devant les juridictions pénales. Malheureusement dans certains cas, les victimes deviennent réfractaires au moment des procès dans des instances judiciaires, et demandent tout simplement la libération de leur bourreau. C’est le cas observé à plusieurs reprises dans des cas de poursuite judiciaire des femmes à l’endroit de leur mari. C’est un problème réel qui enfreint la lutte contre l’impunité.
L’impunité peut entraîner plusieurs conséquences : la recrudescence des violences, la stigmatisation des victimes, la justice populaire, etc.
Le chef du 1er groupement des quartiers Boy-rabe dans le 4ème arrondissement de Bangui, Carlos Feyangai-Mobealla, exhorte les victimes de sa circonscription à s’approcher des autorités et autres ONG d’accompagnement pour témoigner afin de contribuer à lutter contre les violences basées sur le genre « tout ce qu’on fait ne restera pas impuni» a -t-il confié.
Plusieurs ONG sont à pied d’œuvre dans le pays pour combattre les violences basées sur le genre et la lutte contre l’impunité avec l’appui de l’ONU FEMME sur financement du Japon, dont la Maison de la Presse et des Journalistes (MPJ) assure le volet médias. C’est dans ce cadre que ce reportage est réalisé avec la collaboration de Noura Oualot du RJDH.