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APE: L’UE refuse la main tendue de l’Afrique centrale
Publié le vendredi 29 juillet 2016  |  237online
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© Autre presse par DR
Siège de la Communauté Économique et Monétaire des Etats de l`Afrique Centrale (CEMAC) de la Centrafrique
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Les chefs d’Etat de la CEMAC se retrouvent ce 30 juillet à Malabo pour trouver un avenir à l’Accord de partenariat économique régional actuellement bloqué. C’est une douche froide que les ministres de l’Afrique centrale en charge de l’Accord de partenariat économique avec l’Union européenne ont reçu à Libreville, le 22 juillet dernier. Ils étaient réunis dans le cadre de la 15è session du Comité ministériel des négociations de l’APE (Comina) dans la capitale gabonaise pour l’adoption du projet d’APE régional complet préparé du 18 au 21 juillet par les experts de l’Afrique centrale. Les participants à la rencontre étaient optimistes quant à l’aboutissement heureux du conclave puisqu’un consensus était annoncé autour de ce projet de texte, signe d’une évolution considérable pour la signature d’un Accord avec l’Union européenne pour éviter une désintégration de l’espace douanier communautaire. Les témoins racontent que la ministre gabonaise du Commerce, Madeleine Berre, qui dirigeait les travaux, a sollicité l’accord de chaque ministre représentant les pays de la configuration négociante Afrique centrale.

Tous ont marqué leur approbation au texte proposé par les experts, qui est une version améliorée de l’APE du Cameroun, avec une proposition d’ouverture des frontières de 73%, une dimension développement contenue dans le Prada (Programme régional de mesures d'accompagnement dans le cadre de l'APE) et l’engagement de l’UE à financer l’impact fiscal net dû au démantèlement tarifaire. Ce projet d’accord dont était même déjà fier le président de la Commission de la CEMAC, Pierre Moussa, était destiné à être soumis à l’approbation des chefs d’Etats, qui se réunissent en sommet extraordinaire ce samedi 30 juillet à Malabo en Guinée Equatoriale. En pleine réunion du Comina, le coup de théâtre s’est produit. Saisie par la commission de la CEMAC, le 28 mai dernier pour une reprise des négociations avec la configuration négociante Afrique centrale, l’Union européenne a scié les espoirs des plénipotentiaires réunis à Libreville. Pierre Moussa a reçu la réponse de Bruxelles signée des commissaires européens au Commerce et au Développement.

Cecilia Malmström et Neven Mimica écrivent : « Votre lettre fait part du souhait de la partie Afrique centrale de revenir à la table de négociation en vue d’un APE complet régional. (...) Cependant, force est de constater aujourd’hui que les progrès accomplis jusqu’à présent sont très peu nombreux, que la liste des questions restant ouvertes est longue, que les points de désaccord sont importants et, par conséquent, que l’issue d’une reprise des négociations est tout à fait incertaine » Les deux commissaires européens poursuivent : « Les récents courriers et analyses de la partie Afrique centrale au sujet de l’APE en négociation et les positions de l’Afrique centrale qui y sont mentionnées, tant en ce qui concerne le taux d’ouverture du marché de l’Afrique centrale, la clause de non-exécution et la clause de la nation la plus favorisée, que la demande d’un engagement additionnel chiffré de l’Union européenne sur la dimension développement, montrent à l’évidence que les conditions pour parvenir à la conclusion d’un accord ne sont pas réunies. »

La correspondance se termine par une invitation adressée aux autres pays de l’Afrique centrale à adhérer à l’APE existant entre le Cameroun et l’Union européenne. Mais Cecilia Malmström et Neven Mimica laissent une lucarne : « nous proposons que soit organisée une rencontre entre nos services respectifs, afin de préciser ces modalités d’adhésion à l’accord régional existant et éventuellement d’établir un plan de travail ». Traduction : l’Union européenne n’est plus disposée, treize ans après l’ouverture des négociations, à discuter un APE régional complet et tient l’APE d’étape du Cameroun non pas comme un document de travail, mais comme l’accord sur lequel les autres pays doivent se greffer. C’est à prendre ou à laisser.

Parfait N. Siki
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