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© Autre presse par DR
Conférence de presse du groupe des partis républicains travaillistes et légalistes( GPP-RTL) photo: Bertin Béa |
Avant d’aborder le sujet de cette conférence de presse, qu’il me soit permis de revenir sur la polémique inutile et stérile qui avait défrayé la chronique sur l’opportunité de la tenue à Brazzaville du Forum Inter Centrafricain.
Comme vous le savez, le Groupe des Partis Politiques Républicains – Travaillistes et Légalistes en abrégé (GPP – RTL) qui regroupe le Kwa Na Kwa (KNK), la Mouvance Zo Kwe Zo (MZKZ), le Front National pour le Développement (FND), le Congrès des Sociaux Démocrates Centrafricain (CSDC), le Mouvement pour la Démocratie et le Développement (MDD), le Parti pour une Démocratie Intégrale (PDI), avec le soutien de Mme Alphonsine BOGANDA, personnalité Indépendante, avait toujours exhorté son Excellence Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République du CONGO à s’impliquer pleinement et urgemment en sa qualité de Médiateur de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) dans le règlement de la crise centrafricaine susceptible de se propager dans la Sous – Région d’Afrique Centrale voire au – delà.
C’est pourquoi, le GPP – RTL s’était réjouit de la décision prise par les Chefs d’Etats des pays membres de la CEEAC à l’issue de leur concertation qui s’était tenue à Malabo (Guinée Equatoriale) en date du 27 Juin 2014, en marge de la 23eme Session Ordinaire des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA).
En s’accordant sur la personne du Président Denis SASSOU N’GUESSO comme Médiateur Internationale dans la crise Centrafricaine, les Chefs d’Etat de la CEEAC avaient aussi fait le choix de la capitale congolaise pour abriter les pourparlers destinés à “la signature d’une part d’un Accord de cessation des hostilités entre l’ex – coalition SELEKA et le groupe des Anti – Balaka et d’autre part, d’un accord global de désarmement”.
Dans le souci de l’intérêt général, le GPP – RTL avait accepté, sans condition, de prendre part aux pourparlers de Brazzaville qui, devraient constituer une première étape mais cruciale dans le processus de Dialogue et de Réconciliation appelé à se poursuivre, en terre centrafricaine.
Le GPP – RTL espérait que la signature de l’Accord de cessation des hostilités devrait sonner le glas des velléités de conquête du pouvoir d’Etat par la voie des armes.
De l’avis du GPP – RTL, l’absence de confiance entre centrafricains est l’un des facteurs explicatifs de la crise actuelle.
Tant que persistera cette crise de confiance qui dure depuis près d’une trentaine d’années laquelle a servi de terreau à la crise militaro – sécuritaire, il est illusoire d’espérer sortir durablement de cette crise.
Pour preuve, au cours de cette période, les centrafricains ont tenu plusieurs fora, tantôt en terre centrafricaine, tantôt à l’étranger sans parvenir à des résultats probants.
A titre d’illustration, on peut citer les deux (2) expériences de dialogue inter – centrafricain organisé en terre centrafricaine : Le Séminaire National de Réflexion de 1980 et le Grand Débat National sous la présidence KOLINGBA en 1990.
Organisé en 1980, le Séminaire National de Réflexion avait débouché notamment sur l’adoption d’une constitution adoptée par référendum le 07 février 1980 sur la base de laquelle des élections démocratiques ont été organisées au mois de Mai de la même année. L’attitude de la classe politique de l’époque n’avait pas permis à la démocratie de s’enraciner durablement. La suite, tout le monde l’avait connu.
Sous l’ère KOLINGBA, un Grand Débat National avait été également organisé pour sortir notre pays de la crise socio-politique qui l’avait secoué. Devant le vide institutionnel (exécutif et législatif) consécutif à la double vacance du pouvoir en 1992, la classe politique d’alors avait su faire preuve de sagesse et de maturité en prenant la décision de prolonger le mandat du Président KOLINGBA et de mettre en place des gardes – fous notamment le Conseil National Politique Provisoire de la République (CNPPR), organe législatif de transition. Ce qui avait permis d’organiser des élections libres et démocratiques sans que notre pays ait eu besoin de béquilles de la Communauté Internationale.
Tout cela a été possible à cause du climat de confiance qui régnait entre Centrafricains.
Le GPP – RTL avait soutenu les termes de référence de cette première phase de Dialogue Politique et de Réconciliation qui visaient, entre autres, l’adoption d’un Code de Bonne Conduite, la signature de l’Accord de cessation des hostilités ainsi qu’un Accord global de désarmement.
Tout en marquant son adhésion à ces objectifs, le GPP – RTL avait estimé que deux autres questions méritaient d’être abordées, à savoir celles de la situation des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et de la partition de la République Centrafricaine prônée par l’ex – coalition SELEKA.
Pour le GPP – RTL, le CONGO n’est pas un terrain inconnu. C’est un pays ami et frère au regard des liens séculaires tissés entre les peuples congolais et centrafricain.
Le GPP – RTL était convaincu de la détermination de Son Excellence Denis SASSOU N’GUESSO à aider à la recherche de solutions de sortie de crise en République Centrafricaine comme il avait su le faire, à une certaine époque, dans le règlement de pernicieux conflits notamment en Afrique Australe. Ses actions discrètes et efficaces avaient puissamment contribué à la libération de l’illustre prisonnier de Robben Island, je veux nommer le très regretté Nelson MANDELA, Premier Président noir d’Afrique du Sud pour ne citer que ce cas, preuve irréfutable de la capacité des Africains à trouver des solutions à leurs problèmes par eux – mêmes.
A nos compatriotes de l’ex – coalition SELEKA qui avaient fait le choix des armes aux motifs de l’état de délabrement de la partie Nord du pays à laquelle ils appartiennent, choix qui a engendré les résultats calamiteux que nous connaissons tous, le GPP – RTL leur avait lancé un appel patriotique et les avait encouragé à signer l’Accord de cessation des hostilités.
A nos compatriotes regroupés au sein du Mouvement des Anti – Balaka qui ont réagit sous l’effet de l’insupportable régime répressif et dictatorial de l’ex – coalition SELEKA, le GPP – RTL les avait exhorté à faire la paix des braves pour abréger les souffrances indescriptibles du Peuple centrafricain.
Le GPP – RTL se réjouit que ses appels ont été entendus par les deux principaux groupes belligérants.
Ceci étant dit, revenons au principal sujet de notre conférence de presse de ce matin.
Aux termes de trois (3) jours d’intenses travaux, le Forum qui s’est déroulé du 21 au 23 Juillet à Brazzaville, capitale de la République du CONGO, a débouché sur des résultats qui augurent bien de l’avenir immédiat de notre pays, la République Centrafricaine tant meurtrie.
Un accord de cessation des hostilités a été solennellement signé sous l’égide du Président Congolais Denis SASSOU N’GUESSO, Médiateur International dans la crise centrafricaine sous l’œil vigilant de la Communauté Internationale.
Par ce texte, les groupes armés non conventionnels notamment, l’Ex Coalition SELEKA et les Anti – Balaka s’engagent à mettre un terme aux exactions, à cantonner leurs hommes, à lever les barrages et à permettre la libre circulation des personnes et des biens dans les zones respectives qu’ils contrôlent, afin de faciliter, entre autres, le redéploiement des administrations de l’État sur toute l’étendue du territoire national.
Pour marquer sa forte implication ainsi que celle de toute la Communauté Internationale, le Médiateur International dans la crise centrafricaine, le Président Denis SASSOU N’GUESSO a apposé sa signature au bas de ce document, de portée historique, qui marque incontestablement un tournant décisif dans la crise que connait notre pays depuis près de deux années.
Près d’une trentaine de personnalités centrafricaines représentant le Gouvernement, le Conseil National de Transition, les Partis Politiques, la Société Civile, la Diaspora, la Plate-forme des Confessions Religieuses, la Jeunesse, les Syndicats des Travailleurs, le Patronat, les Femmes, les Communautés dites à risque l’ont également contresigné.
Le second document, à savoir l’accord portant sur le désarment n’a pas été signé. Il n’a pas été non plus rejeté par les groupes armés non conventionnels. Son adoption a été seulement différée dans le souci d’y associer pleinement nos partenaires techniques et financiers du fait de son caractère essentiellement technique et de son coût financier particulièrement élevé.
A ce sujet, il n’est pas sans intérêt de signaler le ferme engagement souscrit librement et solennellement par l’ex – coalition SELEKA de renoncer définitivement au projet insensé de partition de notre cher beau Pays, la République Centrafricaine et de s’interdire le recours aux armes pour “terroriser et terrifier tout un peuple”, selon les propres termes du Général Mohamed Moussa DHAFANE de la SELEKA dans sa déclaration à la clôture du Forum de Brazzaville.
Le GPP – RTL se réjouit de toutes ces avancées et se félicite d’avoir milité pour la tenue à Brazzaville de ce Forum et d’y avoir activement pris part.
C’est ici le lieu pour le GPP – RTL de réitérer sa profonde gratitude à l’endroit du Président Congolais, Médiateur International dont nous avons constamment sollicité une plus forte implication dans la recherche de solutions pour sortir la République Centrafricaine de la crise dans laquelle elle est engluée.
Le GPP – RTL saisit cette opportunité pour adresser, en son nom propre, en celui des Partis et Associations Politiques qui le composent et de leurs militants, ses vives félicitations à toute l’équipe de la Médiation Internationale.
Au regard des fortes attentes de la population pour un retour rapide à la paix, le GPP – RTL exhorte les autorités de la transition à tout mettre en œuvre pour que cette transition puisse revêtir un caractère inclusif et consensuel.
Le GPP – RTL en appelle au respect scrupuleux du Code de Bonne Conduite par les belligérants ainsi que de l’Accord de Cessation des hostilités signé à l’issue des pourparlers de Brazzaville.
Le GPP – RTL lance un appel fraternel et patriotique aux partis et associations politiques qui ont boycotté le Forum de Brazzaville de s’inscrire dans le processus de dialogue et de réconciliation censé se poursuivre en terre Centrafricaine.
Pour terminer, je voudrais invoquer le philosophe allemand Arthur SCHOPENAUER : “Nous n’avons plus aucune chance. Il faut la saisir maintenant”
Je vous remercie
Pour le GPP – RTL,
Le Coordonateur
Bertin BEA
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