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L’Editorial de Julien BELA : DE L’INTEGRITE MORALE
Publié le mercredi 3 aout 2016  |  LNC
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Il n’y a rien de plus exécrable, de plus criminel qu’une moralité obscurcie par le gain facile, l’intérêt personnel, que sont les dessous de table, les pots de vin, la corruption passive et activité en somme.
Il s’est développé en Centrafrique, un comportement, une moralité, une mentalité de nature à cultiver le chômage endémique des jeunes, la misère absolue, la pauvreté ordurière.

Et ce, par les cadres centrafricains, ministres, directeurs généraux, directeurs, conseillers, chargés de mission, directeurs de Cabinet, secrétaires généraux, etc.

La RCA est paralysée dans son développement, dans la création d’emplois, d’entreprises par ses propres cadres, inconscients, irresponsables, antipatriotiques, cupides sans vergogne.

Un investisseur qui arrive en RCA pour injecter de l’argent dans le pays, doit verser gracieusement des dessous de table, des pots de vin, avant d’avoir un agrément.

L’agrément, pour l’obtenir, est un véritable parcours de combattant.

A chaque étape, il faut distribuer des billets de banque pour un cachet, une signature, une audience, même une salutation.

Le climat des affaires n’est pas pour le développement du pays, mais pour le ventre des ministres, conseillers, chargés de mission et autres.

Qui va investir dans un tel pays, un véritable sac à crabes ? Avec un tel argent, teinté du sang et de la sueur des jeunes centrafricains qui souffrent, ces cadres achètent de gros cylindrés, des voitures de luxe.

Lorsqu’on observe la source de l’argent c’est honteux de l’étaler au grand jour, sur la place publique. C’est l’argent sale, mal acquis, pur produit de la corruption, cependant la population paie les pots cassés.

Qui va drainer les investisseurs, les bailleurs de fonds dans un pays où les fils du pays sont les pires ennemis de toute action de développement ?

Aurafrique est une belle illustration de nos propos. Cette société devait s’implanter à Ndassima dans la Ouaka, construire une industrie aurifère pour sortir des lingots d’or. Elle a prévu construire un barrage hydroélectrique sur la rivière Ouaka, afin de desservir Bambari, Grimari, Kouango, Bakala, Ippy, Mbés. Elle avait entre temps déjà recruté des ouvriers. Elle devait aussi reconstruire les routes, les élargir, ainsi que les ponts. Car une benne de Aurafrique fait trois cent (300) tonnes et est large. Il faut des routes adaptées à ce genre de véhicules.

Pour avoir l’agrément de l’Etat centrafricain, un ministre centrafricain a exigé plusieurs milliards à lui seul avant de signer. Aurafrique a attendu plus de sept (7) ans sans succès, jusqu’à ce que la crise éclate et que le directeur général et ses collaborateurs font leurs valises et disparaissent.

Qui est perdant dans ce projet ? C’est la jeunesse centrafricaine qui ne peut trouver du travail. A l’époque, Gaombalet était le président de l’Assemblée Nationale et député de Bambari. Il n’a toussé un mot pour soutenir ce grand projet dans sa circonscription.

Ce réflexe criminel revient au galop sous le régime Touadéra. Le démocratiquement élu a du pain sur la planche. C’est bien d’aller à Bruxelles, mais les cadres tordus sont plus nombreux dans le pays. Que faire ? Le véritable ennemi du Centrafricain, c’est le Centrafricain lui-même.

Même le secteur privé est gagné par cette moralité anti-progrès. Les cadres pensent à eux, à leur ventre et non au pays et à cette jeunesse qui traîne sa bosse dans la rue et dans les quartiers.

Touadéra a battu campagne sur l’intégrité. Touadéra et Sarandji doivent décréter l’intégrité morale absolue au sein du gouvernement, s’ils veulent réussir le développement, la lutte contre le chômage des jeunes et l’émancipation du monde rural.

Dommage !

Julien BELA
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