Yaoundé (Cameroun) - La Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a mis le Cameroun en garde contre l’entrée en vigueur, le 4 août dernier, de l’Accord de partenariat économique (APE) d’étape avec l’Union européenne (UE).
Dans une correspondance au ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), datée du 2 août et que APA a pu consulter le président de ladite instance, Pierre Moussa, recommande aux autorités camerounaises de «surseoir au démarrage du processus de démantèlement tarifaire prévu le 4 août 2016 et ce, jusqu’à la conclusion d’un accord régional».
La conférence de la CEMAC justifie cette posture par le souci d’assurer la mise en œuvre de cet engagement et garantir la consolidation des instruments de l’Union douanière dans la région.
Se fondant sur les dispositions pertinentes de la Convention régissant l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), Pierre Moussa rappelle qu’«un Etat qui souhaite déroger aux règles de l’Union économique et de la politique commerciale commune de la CEMAC devrait solliciter une autorisation auprès des organes communautaires compétents».
Déjà, à l’occasion de la conférence des chefs d’Etat de la CEMAC, tenue le 30 juillet dernier à Malabo (Guinnée Equatoriale) le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, avait été désigné pour «entreprendre des démarches nécessaires auprès des autorités du Cameroun, de concert avec l’UE, en vue de poursuivre les négociations entre les Etats».
Comme pour se prémunir des accusations de manque de solidarité, ou encore de protectionnisme le MINEPAT Louis Paul Motaze avait, dans une déclaration à la presse voici quelques semaines, expliqué que «la ratification par le Cameroun de l’Accord d'étape relève d’une approche stratégique globale, qui vise la conquête des nouvelles parts de marché sur la scène internationale et surtout, la préservation de l’accès préférentiel de ses produits d’exportation sur le marché européen, en attendant la conclusion d’un APE régional complet et équilibré».
Précisant que le pays préservait les acquis de l’intégration régionale en restant solidaire de la sous-région, dans le cadre des négociations en cours dans la zone Afrique centrale, avait alors déclaré que la ratification de l’APE d’étape par le Cameroun était «un choix clairement assumé».
Depuis le 4 août 2016 en effet le chef de l’Etat, Paul Biya, a signé un décret fixant les règles d’origine et les méthodes de coopération applicables à 1760 produits de l’UE, acceptant ainsi d’ouvrir son marché à concurrence de 80% des importations de cet espace, une libéralisation s’étalant sur une période transitoire de 15 ans avec un moratoire de 2 ans et par groupe de marchandises.
FCEB/od