La crise qui a frappé (et qui continue de frapper) la République centrafricaine a des répercussions très néfastes. Il n'y a pas seulement les Centrafricains sur le territoire national qui en souffrent, mais aussi ceux qui vivent à l'étranger. Les étudiants centrafricains à l'extérieur du pays broient du noir, ce qui contraint quelques-uns à jeter l'éponge. En Chine, c'est une autre réalité.
Catégories de bourses
Tous les étudiants centrafricains qui vivent à l'étranger pour des études ne touchent pas les mêmes bourses. Premièrement, il y a la bourse de l'Etat centrafricain. Elle est censée aider ces étudiants à faire face aux nombreuses difficultés des études. Or, quelques étudiants rencontrés acceptent de témoigner :
« Cette bourse n'est pas payée régulièrement. Elle vient à fines gouttes. Parfois, nous touchons cette bourse une fois au pays après les études. C'est très difficile pour nous autres qui sommes ici au dépend de l'Etat centrafricain ».
La seconde catégorie est celle des boursiers du gouvernement chinois. Elle est la catégorie la plus primée, puisque le gouvernement s'occupe régulièrement de ces étudiants centrafricains avec des conditions de sécurité garanties.
La troisième et dernière catégorie est celle des étudiants pris en charge par leurs parents. Là aussi, les conditions de vie dépendent des moyens financiers des parents.
La Chine, un pays hospitalier
Quand on voit de très près la situation des étudiants centrafricains vivant sur le sol chinois, on a comme l'impression que ceux-ci ont bénéficié d'une chance exceptionnelle. La plus grande chance est aujourd'hui la sécurité. Aucun étudiant centrafricain en Chine n'a en effet fait l'objet d'une arrestation ou d'une agression, et leur santé est soigneusement gérée, ce qui les met dans des conditions adéquates pour un cycle d'études réussi.
Il faut aussi noter que cette prise en charge est irréprochable grâce aux relations diplomatiques que la République centrafricaine entretient avec la Chine. Depuis plus de trente ans, les deux pays nouent une amitié profonde. La Centrafrique abrite une importante communauté chinoise qui y conduit des activités commerciales et autres, ce qui ne fait qu'accroître la coopération bilatérale.
Solidarité entre les étudiants
Regroupés dans l'Association des étudiants centrafricains en Chine (AECC), ces étudiants surmontent les difficultés quotidiennes grâce à un sens aigu de la solidarité. Ils communiquent régulièrement et n'hésitent pas à se rendre visite quand cela est nécessaire. La caisse de l'association est quant à elle alimentée par une cotisation mensuelle individuelle et toutes ses activités sont minutieusement suivies par un bureau, mis en place par les étudiants.
Au-delà de la crise, le gouvernement centrafricain est appelé à se préoccuper davantage, non seulement des étudiants vivant en Chine, mais également de ceux d'autres pays.
Saint Régis Zoumiri, directeur de publication du Quotidien Palmarès (RCA)