Bangui — Le magistrat Samuel Rangba, ancien ministres des Affaires Etrangères, a suggéré qu’il faut revoir l’idéologie de Barthélemy Boganda, père fondateur de la République Centrafricaine, afin de cadrer à la réalité actuelle du pays. Selon lui, les Centrafricains ont totalement perdus les valeurs. Une position exprimée lors de la célébration du 56ème anniversaire de l’indépendance de la Centrafrique.
Pour le magistrat Samuel Rangba, après 56 ans passés, le constat est négatif car l’identité centrafricaine est diluée, « 56 ans aujourd’hui, nous ne savons pas qui est centrafricain et qui ne l’ai pas, pour la simple raison qu’il est difficile de vendre la culture ou l’art centrafricain, et même pour situer le centrafricain dans le concert des Nations-Unies en tant que peuple ou en tant que nation, c’est difficile de le savoir », remarque-t-il.
L’ancien ministre n’a pas manqué de donner des exemples pour soutenir son opinion « actuellement, la musique centrafricaine n’est que copier-coller de nos voisins. C’est seulement quelques rares des musiciens qui continuent de valoriser la culture centrafricaine. C’est difficile de trouver un plat centrafricain dans les grands restaurants ou hôtels du pays», déplore-t-il.
Pour Samuel Rangba, il ne faut pas avoir peur de repartir à la source, sur le plan identitaire, « il faut qu’on revienne aux fondamentaux, s’inspirer de ce qui s’est passé avant et pendant les indépendances. Et surtout au niveau éducationnel, socio-spirituel, au niveau institutionnel, et c’est à la base de tout ce qui a existé que nous pouvons construire une nouvelle identité centrafricaine », propose-t-il.
L’ancien ministre des Affaires Etrangères souhaite que les idéologies du président fondateur Barthélemy Boganda soient révisées pour cadrer à la réalité actuelle du pays, « c’est vrai que Boganda est le père de l’indépendance mais je pense qu’il faut essayer d’évaluer les idéaux de Boganda pour voir si tout a été positif. Car, nous sommes actuellement dans un contexte de mondialisation, de géopolitique qui n’existaient pas à l’époque de Boganda. Donc, il nous faut avoir le courage de réadapter ces idéaux-là au concept actuel », a-t-il suggéré.
56 ans aujourd’hui, la fête de l’indépendance de la République Centrafricaine est toujours marquée par le discours de chef de l’Etat, le dépôt des gerbes de fleurs et des conférences débat à l’Université de Bangui.