Du jamais vu dans l’histoire de Centrafrique. Depuis deux mois, on ne cesse d’alerter l’opinion nationale sur la mauvaise organisation des épreuves du Bac2016. Il est vrai que cette pratique que nous dénonçons régulièrement a été connue à l’époque du régime de François BOZIZÉ, mais doublement pratiquée cette année par le Président Faustin Archange TOUADÉRA, pourtant nouvellement élu suite à une campagne centrée sur la rupture. Or, cette rupture prônée nous conduit actuellement dans cette case du passé. Le bac2016, un diplôme qui devrait être reconnu sur le plan international risque de perdre son statut de diplôme cette année. En cause, le cafouillage, la corruption ambiante, l’incompétence.
Dans l’un de nos articles récemment publié et intitulé « Bac2016, supercherie et désordre, les gros ratés du Premier Ministre Simplice Mathieu SARANDJI » dans lequel nous avions alerté les Centrafricains sur les gros ratés de ce bac2016. Dans un communiqué lu sur les antennes de la radio nationale la semaine dernière, le Ministère de l’Education nationale a reconnu ses erreurs et demande pardon aux victimes. Pensons que tout a été corrigé après ce communiqué, finalement rien n’est changé et le désordre s’accentue de plus en plus pour atteindre un niveau difficilement supportable.
À la Direction des Examens et Concours, on nous confirme que la situation actuelle du bac2016 échappe à leur contrôle. Pour un agent du Ministère de l’Education nationale contacté par CNC, le marché de bac2016 est ouvert, et ce, depuis le 1er août dernier. Le prix serait largement en baisse pour être accessible à tous. Selon nos enquêtes sur place, pour une somme de 100.000 FCFA déboursée c’est le bac2016 en poche avec « Mention ». La moitié de la somme c’est le bac2016 sans la « Mention ». La moitié de la moitié à 10.000 F CFA c’est-à-dire de 25.000 à 10.000 F CFA c’est l’admissibilité garantie. Pour les ratés du coup et les admis de la radio qui se sont rendus compte de leur échec en vérifiant à temps la version papier affichée, le double de la mise leur confère le titre sans mention sous forme « d’oubli ou erreur ».
Cette large ouverture du marché du bac2016 aurait favorisé un nombre incroyable de ceux qui n’ont jamais mis pied dans un lycée. Selon nos enquêtes, plusieurs dizaines des candidats fantômes, des personnes qui n’ont jamais mis pieds dans une classe au lycée pour les uns ou franchi le premier cycle secondaire pour les autres, ont été déclarées admises dès le premier tour. Une réalité que beaucoup ont du mal à y croire d’autant plus que beaucoup des vrais candidats, pourtant déclarés admis pour les uns et admissibles pour les autres, n’ont pas retrouvé leurs noms sur la liste définitive affichée aux Centres d’Examens. Cette confusion qui avait été délibérément orchestrée par les agents de la Direction des Examens et Concours a poussé certains parents d’élèves à manifester leur mécontentement contre le gouvernement.
En tout cas, ça promet pour ce second tour qui vient d’être composé le vendredi 11 août dernier.
Selon des nombreux parents d’élèves que nous avons contactés, c’est pour la première fois dans notre pays qu’une telle organisation des examens a été faite. Ces ratés, on les a constatés depuis le concours d’entrée en 6e jusqu’à ceux du bac et BC en passant par ceux du CEPE.
Le Président Faustin Archange TOUADÉRA va t-il un jour se dédouaner de la mauvaise pratique de l’éducation nationale qu’il a lui-même cautionné?