BANGUI – ON POURRA TOUT REPROCHER À MATHIEU SARANDJI, SAUF DE MANQUER DE COURAGE. CAR C’EST UNE PREMIÈRE DANS CETTE CENTRAFRIQUE QUI N’EST PAYS QUE DE NOM. POUR LA PREMIÈRE FOIS, SON PREMIER MINISTRE ACCUSE CLAIREMENT LES FORCES DE L’ONU, EN OCCURRENCE ESTAMPILLÉES MINUSCA, DE COLLUSION AVEC L’ENNEMI DE LA NATION.
Il est évident que Touadera, aka la tortue ne s’attendait pas à une telle sortie sur Radio Centrafrique de son PM qu’il pensait être sous contrôle, et que surtout, il prévoyait de s’en débarrasser, sous la pression des caciques du KNK, son parti de toujours, fondé par son encore toujours maître à penser François Bozizé.
LES FAITS
7 et non 6 véhicules 4×4 Séléka, lourdement armés, avec à leur bords 4 des plus dangereux chefs Séléka, quittant le quartier du PK5 à Bangui, et déjouant toutes les forces de sécurité pour s’enfuir en province, c’est en soi un exploit. Mais cela aurait-il pu être sans un minimum de complicité ? C’est en tout cas, l’opinion du Premier ministre Centrafricain, qui ne décolère pas contre la force de l’ONU en RCA, la MINUSCA.
Cette même MINUSCA déclarant il y a peu avoir arrêté 35 de ces éléments Séléka en fuite au niveau de Galafondo, pour ensuite affirmer n’en détenir à Sibut que 7; en vérité, des individus sans intérêt, car étrangement, entre temps, les chefs Séléka se seraient échappés.
Un scénario qui ne convainc pas du tout Mathieu Sarandji.
Sa déclaration ce jour à Bangui sur Radio Centrafrique : “Vendredi dernier, des fils du pays que nous connaissons bien comme Abdoulaye Hissen, Tidjiane et Haroun Gaye, à bord de 6 véhicules, se sont enfuis pour aller ailleurs. Sze sont-ils rendus à Bria, Ndélé, Kaga Bandoro ou Birao ? Nous ne le savons pas encore, mais nous poursuivons notre enquête. En quittant Bangui, ils se sont permis de tirer des coups de feu sur des gendarmes et des policiers centrafricains au niveau des barrages de sécurité.
Je salue l’acte de bravoure de ces forces de l’ordre qui leur ont tenu tête au niveau de Damara notamment.
Mais notre interrogation demeure, celle de savoir qui les a aidé à quitter Damara pour aller jusqu’au niveau de Sibut puisque les forces de l’ordre qui étaient dans cette ville avaient réussi à les neutraliser en crevant les pneus de leurs véhicules ? Selon les informations dont nous disposons, nos frères des forces de la MINUSCA les auraient découvert et arrêtés; et étrangement, par la suite nous allons apprendre qu’ils auraient fui, les chefs notamment.
Nous sommes des centrafricains, C’est donc à nous de défendre notre territoire de Bè-Afrika”
Conclusion : A quoi joue la MINUSCA en soutenant et couvrant délibérément les têtes de feu Séléka, en organisant leur fuite ?
L’accusation n’est pas un fantasme de journaliste, mais venue du plus haut niveau de l’état centrafricain.