Kimberley. Une mission dite de visite de terrain a été effectuée du 5 au 8 août 2016 dans les zones minières Sud-Ouest de Centrafrique, par une délégation d’experts du Monitoring Team du Processus de Kimberley conjointement avec les cadres du ministère centrafricain des mines, de l’énergie et de l’hydraulique.
Les zones minières de la République Centrafricaine, pays producteur de diamants bruts et membre du Processus de Kimberley, sont en voie de validation comme zones conformes à l’exploitation de diamants. Car le ministère des mines, de l’énergie et de l’hydraulique s’emploie pour la validation des zones diamantifères du pays dont l’exploitation a été suspendue durant la crise qu’a connue le pays depuis 2013. Une mission du Processus de Kimberley a été dépêchée à Bangui à cet effet. L’objectif principal de cette mission est d’examiner les zones d’exploitation minière du pays pour s’assurer si les conditions requises à l’exploitation légale de diamants bruts sont réunies en vue de la validation de ces zones conformes à l’exploitation de diamants bruts.
« Cette mission de deux experts du Processus de Kimberley doit évaluer la conformité des Sous-préfectures de Carnot, de Gadzi, de Boda et de Nola où nous avons échangé avec les différentes communautés locales, les notables, les autorités administratives, les artisans miniers et les collecteurs. C’est pour comprendre l’état d’avancement de la sécurité et de la cohésion sociale entre les communautés dans ces zones car le Processus de Kimberley veut s’assurer que la paix est revenue dans ces régions et que les populations vivent en sécurité et s’il n’y a pas de groupes armés qui y circulent. Et il veut s’assurer si les comités locaux font leur travail dans le cadre de la validation des zones conformes à l’exploitation de diamants » a fait savoir le Secrétaire permanant du Processus de Kimberley-RCA François Alain Ngbokoto qui a conduit la mission.
Les zones ciblées pour cette mission de quatre jours de revue en Centrafrique sont les régions Sud-ouest principalement les quatre sous-préfectures du pays notamment Carnot, Gadzi, Boda et Nola. La délégation centrafricaine qui a appuyé cette mission est composée du Directeur de Cabinet du Ministère des Mines Lucien Emmanuel Pamou, du Secrétaire permanant du Processus de Kimberley-RCA François Alain Ngbokoto, du Directeur Général des Mines et Géologie Sylvain Marius N’Gbatouka, de l’Ingénieur des Mines et Géologie Fanta Mariette Samba Vomi et de Prosper Yaka du projet américain DPDD II.
Du côté des experts, la délégation est composée du Secrétaire permanant du Processus de Kimberley Stanislau Buio par ailleurs Chef de cette mission de revue en RCA, et de la Société civile du Processus de Kimberley, Félicien Mbikayi. Dans les Sous-préfectures de Carnot, de Gadzi, de Boda et de Nola, les préoccupations sont presque les mêmes. Les communautés vivent en parfaite cohésion dans un climat de sécurité rassurant qui a permis la libre circulation des biens et des personnes après les conflits dans le pays.
Durant les échanges avec les différentes entités locales, tout laisse croire que la suspension de l’exploitation de diamants bruts dans les zones citées ne fait qu’augmenter les souffrances des populations qui ne vivent que des activités minières. De l’avis des Artisans miniers, des collecteurs ainsi que de la partie de la société civile, l’absence des Bureaux d’achat de diamants dans leurs localités constitue énormément un handicap sur les activités minières. Car selon eux, ce sont les Bureaux d’Achat qui subventionnent leurs activités et qui permettent aux collecteurs de vendre conformément leurs produits miniers.
« Nous sommes envoyés sur le terrain pour examiner votre situation afin d’en faire le rapport. Ce que je peux dire c’est que les visites se sont bien passées mais pour l’instant je ne peux pas faire beaucoup de commentaires par rapport à ce qui pourra advenir après. Ce que nous avons vu et écouté, nous allons les rapporter et la grande décision sera prise avec la grande équipe du Processus de Kimberley. Ce que je peux dire aux Centrafricains c’est de patienter et nous voulons que les choses se fassent vite », nous a confié Félicien Mbikayi de la Société civile du Processus de Kimberley.
A la fin de leur mission, les experts vont dresser un rapport permettant aux 12 membres du Processus de Kimberley de décider de la levée de sanction infligée à la République Centrafricaine concernant l’exportation de diamants bruts sur le marché international. La République Centrafricaine a été suspendue temporairement, par la décision administrative du Processus de Kimberley en mai 2013, à cause des groupes armés qui exploitent les ressources minières pour constituer leur trésor de guerre. Cette suspension a été modifiée par la décision administrative de Luanda du 17 juillet 2015 pour permettre la reprise des exploitations de diamants bruts provenant des zones déclarées conformes par le Processus de Kimberley.
Depuis mars 2016, s’il faut le rappeler, la ville de Berberati est la seule zone minière de la RCA déclarée conforme à l’exploitation de diamants bruts. Cela suite aux actions conjointes des divers acteurs institutionnels publics et prives, conformément aux prescriptions du processus de Kimberley en général et aux recommandations de la concertation bilatérale Cameroun-RCA tenue du 31 mars au 1er avril 2014 en particulier, dans l’optique d’une levée de suspension dans cette zone désormais dite « conforme ».