Le troisième et dernier jour de l’ultimatum des ex-Séléka a été marqué par la barricade, ce matin, de deux principaux axes de la capitale centrafricaine. Il s’agit des avenues de l’indépendance et des martyrs.Ces deux avenues sont bloquées par les ex-Séléka depuis ce matin. Ces combattants armes en main sont sortis sur ces deux avenues et ils ont bloqué les deux axes principaux. Les véhicules sinon les usagers de ces deux axes sont obligés soit de rester à la maison ou de contourner les deux avenues.
Un des leaders de ces combattants a expliqué ce matin à Centrafrique Libre que leur objectif est de pousser les autorités à répondre à leurs exigences « vous savez, depuis que nous avons présenté nos exigences, les autorités de la transition n’ont pas réagi. Elles envoient des émissaires habituels pour nous rencontrer mais nous ne voulons parce que chaque fois que nous revendiquons, le gouvernement envoie des émissaires qui font des promesses qui ne sont jamais tenues. Cette fois ci, nous n’avons plus besoin de ces envoyés spéciaux, il faut que le gouvernement lui-même prenne ses responsabilités. C’est pour cela que nous avons bloqué les deux principaux axes ».
Un autre a confié à Centrafrique Libre qu’ils resteront sur les voies publiques autant de temps possible « si nous n’avons pas de réponse, nous allons rester sur les axes une semaine même plus. Il faut qu’on réponde à nos revendications, c’est clair ». La même source a expliqué qu’ils n’ont pas la volonté de faire des tirs de sommation « nous ne sommes pas contre la population qui peut circuler. Mais ce sont les voitures qui ne peuvent pas passer jusqu’à ce que les autorités nous répondent ».
Il faut dire que malgré les multiples tentatives d’appel de Centrafrique Libre au premier ministre et au ministre de la défense, ces autorités n’ont pas répondu. Un membre du gouvernement qui a requis l’anonymat pense que seule la Minusca peut apaiser la tension « vous savez dans quel état est le pays. Nous ne pouvons rien faire en ce moment. En réalité la Minusca a des contacts avec ces ex-Séléka, elle peut bien régler l’affaire ».
Sur les ondes de nos confrères de la RFI, le ministre de la défense Aristide Sokambi, s’est contenté de s’étonner de la réaction de ces ex-Séléka.
Au moment où nous mettons sous presse, la circulation est bloquée sur ces deux principaux axes. Il faut dire que l’avenue des martyrs est celle qui donne accès à l’aéroport Bangui-M’Poko et l’avenue de l’indépendance permet d’avoir accès à la sortie nord de Bangui qui est la route principale pour aller vers le Cameroun.
Au moment où nous mettons sous presse, la circulation est bloquée sur ces deux axes. Les casques bleus dépêchés sur le terrain sont face à face aux combattants qui sont aussi armés. Ce qu’il faut craindre, c’est un affrontement entre les deux camps. Un élément des casques bleus a confié que les ex-Séléka ont commencé à les provoquer peu après leur arrivée sur le terrain « ils nous insultent et nous promettent la guerre dans la journée. Ils nous demandent d’avancer vers eux pour voir, c’est possible que ça dégénère dans la journée ». Il ne faut pas non plus une intervention des Antibalaka de Boy rabe dans cette affaire car ceux-ci ont eu l’habitude ces derniers temps de profiter ou de créer le trouble pour se servir. Il est possible aussi qu’ils attaquent les combattants de l’ex-Séléka pour faire monter la tension et continuer à régner.
C’est depuis trois jours que les ex-Séléka sont en mouvement. Ils réclament de bonnes conditions de transfèrement et des mesures d’accompagnent avant de quitter le camp qui devrait être remis aux forces internationales.
Diane LIGANGUE