Dans un livre à paraître, le président français dresse le bilan de son quinquennat, soulignant que les interventions militaires de son pays au Mali et en Centrafrique ont été parmi les moments les plus difficiles.
Les interventions militaires au Mali et en Centrafrique ont été pour le président français François Hollande les décisions les plus lourdes de son quinquennat, plus lourdes encore que les mesures prises à la suite des attentats de janvier 2015, selon un livre à paraître sur cette présidence socialiste.
Relaté jeudi en partie par les médias français, le livre “Conversations privées avec le président“, édité par Albin Michel, retrace le parcours de Hollande, dont le quinquennat touche à sa fin, en dressant le bilan de promesses et engagements, pris au moment de sa campagne électorale.
Hollande évoque ainsi les attentats de janvier 2015 ainsi que sa décision d’intervenir dans deux pays africains comme des moments marquants de sa présidence: “J’ai pris des décisions lourdes pendant ces trois jours [les attentats du 7 et 8 janvier et la traque des terroristes jusqu’au 9 janvier, ndlr], mais finalement moins lourdes que celles sur le Mali ou la Centrafrique. Des soldats sont morts là-bas et c’est moi qui les ai envoyés”, insiste-t-il.
Ces moments-là ont permis de montrer , selon Hollande, que “le pays était dirigé”. “Dirigé par moi. Le pays est tenu”, résume-t-il.
Et d’ajouter: “La France s’est découverte elle-même, elle a montré qu’elle avait confiance en elle, notamment à travers la reconnaissance internationale de ce que le pays représente et de ce que son président représente. Je suis regardé comme le président d’une belle France. (…) C’est [durant] la semaine, celle des attentats, où je suis devenu président dans le regard de beaucoup de gens. J’ai été élu, mais dans le regard de beaucoup de Français je ne l’étais pas devenu”.
Hollande revient également sur sa candidature éventuelle aux présidentielles, soulignant qu’il ne solliciterait un deuxième mandat que s’il voit “une possibilité de victoire”.
“Je ne ferais pas de choix de candidature si, d’évidence, elle ne pouvait pas se traduire par une possibilité de victoire. (…) Ce que les Français attendent, c’est du neuf. Du neuf avec des vieux, pourquoi pas ? C’est ce qu’espère Juppé”, note le président socialiste, évoquant le nom d’Alain Juppé, candidat favori à l’heure actuelle à la primaire de la Droite pour l’élection présidentielle.
Une éventuelle défaite ou un retrait de la vie politique ne seraient pourtant pas “un drame” non plus, tient à souligner le président français. “Ce n’est pas un drame si ça s’arrête. Le drame, c’est quand vous laissez la place et que vos traces sur le sable s’effacent elles-mêmes”, estime-t-il.
Le président français aborde par ailleurs l’inversion de la courbe du chômage, un de ses engagements phares durant la campagne électorale en 2012, reconnaissant qu’il a eu “tort”.
“J’ai fait cette annonce de l’inversion de la courbe du chômage parce que je croyais encore que la croissance serait de 0,7-0,8, elle sera finalement de 0,1 ou de 0,2. Puis j’ai répété cet engagement lors des vœux le 31 décembre 2012. J’ai eu tort ! Je n’ai pas eu de bol”, confie ainsi l’homme politique socialiste.