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Discours de son excellence, monsieur le président de la, république ,chef de l’état a l’occasion de la celebration de la journée nationale de l’arbre 2016 a bangui
Publié le dimanche 21 aout 2016  |  Centrafrique Libre
Faustin-Archange
© Autre presse par DR
Faustin-Archange Touadéra, nouveau président de Centrafrique
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Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Honorables Députés ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des
Organismes internationaux;
Monsieur le Maire de la Ville de Bangui ;
Distingués Invités;
Mesdames et Messieurs ;
Encore une fois de plus, nous sommes ici réunis sur la colline de GBAZABANGUI pour célébrer la journée Nationale de l’Arbre 2016, sous le thème : « Arbre, symbole de la cohésion sociale » Ce thème est le fruit d’une profonde méditation eu égard aux derniers événements que notre pays a connu et qui a affecté l’unité du peuple centrafricain.

L’arbre est un lieu de retrouvaille pour des manifestations socioculturelle et de règlement des conflits inter-communautaires. C’est un lieu de retrouvaille des populations, symbole de l’unité, du vivre ensemble où chacun supporte les forces et les faiblesses de son prochain. C’est la cohésion sociale.

Avec le retour à l’ordre constitutionnel, les centrafricaines et les centrafricains ont besoin de retrouver cette unité pour mieux conjuguer leurs efforts pour la reconstruction, de notre cher et beau pays car nous sommes un seul et unique peuple.

En effet, comme I’a dit Madame la Ministre en charge des forêts, le rôle vital de l’arbre dans l’environnement humain n’est plus à démontrer.

L’arbre en particulier et la forêt en général, constituent le socle du développement des pays de la sous-région en général et de la République Centrafricaine.

La forêt centrafricaine fait partie des forêts du Bassin du Congo, deuxième plus grand massif forestier tropical de la planète, avec 37%
de la superficie forestière africaine totale, selon les estimations du Fonds Mondial pour l’Alimentation et I’Agriculture (FAO) en 2011.

Ce massif forestier contribue à la régulation du climat mondial par son pouvoir de stockage des quantités de carbone estimé entre 25 à 46 milliards de tonnes, et représente la mamelle nourricière pour des millions de personnes vivant dans les États du bassin du Congo, en particulier les Communautés locales et autochtones.

Mais ce massif forestier vital à l’homme connaît aujourd’hui un rythme de déforestation et de dégradation élevée comme conséquences les changements climatiques
Les changements climatiques qui menacent actuellement la survie de l’espèce humaine font l’objet d’une lutte acharnée de l’humanité toute
entière. Cette lutte a abouti à la signature de l’Accord de Paris lors de la vingt et unième session de la Conférence des Parties (COp2l) tenue à Paris du 30 novembre qu 11 décembre 2Ol5, qui vise à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2oC, accord que j’ai personnellement paraphé le 23 avril de l’année en cours à New York, aux États Unis d’Amérique.

C’est pourquoi les actions de reboisement que vous menez depuis plusieurs décennies sont salutaires pour la sauvegarde de cet important héritage qui est le massif forestier centrafricain en particulier et celui du Bassin du Congo en général. Comme vous le savez, la conférence des Nations Unis sur le développement durable qui s’est tenue à Rio de Janeiro au Brésil, il y de cela plus de 3 ans, s’était fixé comme thème central « l’Économie verte dans un contexte de développement durable et de l ‘éradication de la pauvreté ».
A la lumière des résultats de cette conférence mondiale, et en scrutant l’avenir, des perspectives intéressantes s’offrent à nous. Nous devons y mettre les moyens et redoubler d’efforts pour leurs réalisations.

La République Centrafricaine a besoin de croissance, mais dans un contexte de respect de la nature. L’économie verte nous offre l’opportunité, surtout pour notre Pays forestier, à fort potentiel en ressources naturelles, de créer des emplois et des richesses, vecteurs de réduction de la pauvreté.

A cet effet, la République Centrafricaine dispose d’un potentiel appréciable pour développer plusieurs composantes de l’économie Verte. Je peux citer à titre d’exemple, les forêts, les aires protégées, l’écotourisme, l’énergie solaire, l’énergie hydroélectrique, la séquestration du carbone, l’agroforesterie.

Nous devons valoriser ces énormes potentialités énergétiques, afin de permettre à nos populations l’accès à l’énergie.

Les Centrafricaines et Centrafricains doivent également profiter d’une juste retombée des activités industrielles qui s’exercent sur leur terroir.

Les forêts de L’Afrique Centrale, de part leur richesse en biodiversité, procurent des biens et services divers aux États de la sous-région en
général et à la République Centrafricaine en particulier.

Ainsi, elles constituent un réservoir de ressources biologiques et jouent un rôle déterminant dans la fourniture des biens et services environnementaux, la régulation et la stabilisation du climat mondial autant qu’elles participent au développement économique et social de notre pays.

Cependant, au-delà des utilisations traditionnelles comme la cueillette, la chasse traditionnelle, la pêche, la pharmacopée, depuis plusieurs décennies, la forêt centrafricaine fait l’objet d’une exploitation industrielle destinée à aider notre pays à se développer.

Mesdames et Messieurs, – Distingués Invités
Pour éviter une surexploitation des ressources et l’appauvrissement de la biodiversité, nos écosystèmes forestiers doivent être gérés de façon durable à l’instar des quatre pays de la sous-région. Cette préoccupation est prise en compte par la Loi O8.O22 du 17 octobre 2oo8 portant Code Forestier centrafricain.

En outre, avec I’ex Projet d’Appui à la Réalisation des Plans d’aménagements Forestiers (PARPAF) dont l’Agence de Gestion
Durable des Ressources Forestières (AGDRF) a pris la relève toutes les concessions forestières en activité sont sous plan d’Aménagement, c’est à- dire, que ces concessions sont exploitées d’une façon rationnelle et durable, avec des plans de gestion minutieusement élaborés, et approuvés non seulement par les sociétés forestières, mais aussi par les populations locales.

Ces acquis du PARPAF sont en voie de pérennisation avec la mise en place et l’opérationnalisation de L’Agence de Gestion Durable des
Ressources Forestières (AGDRF), placée sous la tutelle du Ministère en charge des forêts.

Cette politique de gestion durable est concrétisée par une politique de bonne gouvernance matérialisée par la signature en novembre 2011,d’un Accord de Partenariat Volontaire avec L’Union Européenne. L’objet de cet Accord est de lutter contre l’exploitation illégale du bois et le commerce associé à cette pratique, en assurant la traçabilité du bois.

Par ailleurs, de nombreux États, partenaires au développement et la société civile à travers le monde, ont pris des initiatives diverses visant à lutter contre la déforestation. Ces mesures se traduisent, entre autre, par l’incitation à une meilleure planification à travers la réalisation de plans d’aménagement et de gestion, et la sensibilisation du public à un comportement responsable.

Voilà pourquoi la gestion durable des forêts, la conservation de la biodiversité et les questions de changements climatiques occupent désormais une place prépondérante dans nos échanges avec nos différents partenaires.
- Mesdames et Messieurs;
Distingués Invités.
Lors des célébrations des journées nationales de l’arbre antérieures, auxquelles j’avais personnellement pris part en tant que Premier Ministre, les Ministres en charge des Forêts et en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat, avaient été instruis de prendre toutes les dispositions,pour mettre fin à la progression des constructions anarchiques des propriétés bâties sur cette colline, conformément aux dispositions de la Loi 97.016 du 3l mai 1997, qui crée la Zone Protégée de la Colline de GBAZABANGUI.

Malheureusement, je constate aujourd’hui avec beaucoup d’amertume que cette colline continue de faire l’objet de nouvelles convoitises des propriétaires des bâtis et des non bâtis. Nul n’est au dessus de la Loi : cette Réserve doit être intégralement protégée pour le bien être de toute la population de Bangui.

Par conséquent j’instruis de nouveau les deux Ministres, celui de l’Environnement, du Développement Durable Eaux, Forêts, Chasse et Pêche, et celui de l’habitat, du Logement Social et de l’Urbanisme, à tout mettre en œuvre pour préserver cette Réserve Spéciale de la Colline de GBAZABANGUI.

De même, j’instruis le Ministre en charge des forêts de relancer les activités de reboisement sur toute L’étendue du territoire centrafricain par la mise en place des pépinières villageoises et des plantations de Teck.

J’instruis en outre, que là garde de ces sites soit assurée de manière permanente par des sentinelles, prises en charge par le Compte d’Affectation Spécial de Développement Forestier (CASDF)

Les générations futures attendent beaucoup de nous et il est de notre responsabilité de leur transmettre un patrimoine naturel relativement intact pour leur survie, car elles ont aussi bien que nous, droit à un environnement sain où il fait bon vivre. C’est une question d’éthique naturelle. Nous ne devons plus agir de manière isolée et égoïste chacun de son côté.
- Mesdames et Messieurs; – Distingués Invités;
C’est dire que face aux défis émergents liés entre autres à la préservation des ressources biologiques, à la valorisation des biens et services environnementaux, à la régulation et la stabilisation du climat mondial et à l’émergence de l’économie verte, la République Centrafricaine et ses partenaires techniques et financiers vont devoir faire plus pour lever les entraves sur la voie de la gestion durable des forêts.

C’est sur cette note optimiste que je souhaite à tous les Centrafricaines et les Centrafricains, une bonne fête de la Journée Nationale de L’Arbre 2016, sous le thème « Arbre, symbole de la Cohésion Sociale »
Je vous exhorte tous, Hommes, Femmes et Enfants, aujourd’hui,
désormais et tous les jours, à planter un arbre.
le vous remercie.
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