Le procès de Jean-Pierre Bemba s’est déroulé ce mercredi 12 novembre devant la Cour pénale internationale (CPI) avec le début des réquisitoires et de la plaidoirie. L'ancien vice-président congolais est détenu à La Haye depuis juillet 2008. Il est accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre en République centrafricaine (RCA) en 2002 et 2003. Selon le bureau du procureur de la CPI, Jean-Pierre Bemba doit être reconnu coupable de la « barbarie » de ses miliciens responsables d'exactions, viols, meurtres et pillages.
L’accusation a eu la parole la majeure partie de cette première journée. Pendant plus de 3 heures, elle a rappelé en détails les atrocités décrites par les victimes centrafricaines durant le procès. Elle a insisté notamment sur le recours aux crimes sexuels comme armes de guerre.
« La responsabilité de Jean-Pierre Bemba pour les crimes perpétrés par ses forces en République centrafricaine est un cas d’école. Il s’agit, en fait, d’un exemple type de responsabilités du supérieur hiérarchique. Vous ne trouverez pas un cas où un supérieur avait plus de pouvoir et d’autorité que Jean-Pierre Bemba. Il contrôlait tout, il intervenait à propos de tout, il décidait de tout », a déclaré le représentant du bureau du procureur, Jean-Jacques Badibanga.
« La défense de Jean-Pierre Bemba doit faire un choix de cohérence. Soit, comme elle le soutient, il a pris toutes les mesures pour sanctionner les soldats qui sont auteurs d’abus et dans ce cas là, pour y arriver, il fallait donc que Jean-Pierre Bemba ait l’autorité et le contrôle effectif sur ses troupes. Soit alors, il n’avait ni autorité ni contrôle sur ses troupes, comme le dit la défense, et alors il n’aurait pas pu prendre les mesures nécessaires pour sanctionner ses troupes », a ajouté l’accusation.
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