BANGUI– l’organisation internationale pour les migrations(OIM) en Centrafrique entend mettre en place un projet pour lutter contre la traite des personnes et les autres formes d’exploitation en République Centrafricaine. Dans une interview accordée au RDJH ce mercredi 24 aout, le Chargé du projet à l’OIM Clément Hamon, a souligné qu’un programme sera mis en œuvre pour soutenir le gouvernement centrafricain et les ONG nationales à mener des activités dans le pays.
RJDH: monsieur Clément Hamon bonjour!
CH : Bonjour!
RJDH: vous avez réuni les acteurs de la société civile centrafricaine, quels sont les points inscrits au menu de cette rencontre?
CH: L’idée est de réunir les acteurs de la société civile principalement les ONG nationales pour commencer un partenariat, et parallèlement avec les partenariats entamés avec les ministères de la sécurité Publique des affaires sociales et de la justice afin d’aboutir à une vision commune de ce qu’on appelle le phénomène de traite des personnes. L’expression « traite des personnes » désigne l’enrôlement, le transport, le transfert de personnes par la force. C’est un recours à la force, à la menace ou encore d’autres contraintes pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation.
RJDH: quelle est la situation de la traite des personnes pour le cercle familial centrafricain ?
CH: la traite des personnes est un phénomène qui touche durement la RCA. Il y’a des études qui le prouvent, notamment les pays qui ont subi le conflit. L’idée est de réunir les forces vives pour faire un constat et remettre les objectifs pour prévenir le phénomène. Il faut savoir qu’un cadre de concertation existait avant la crise entre 2012 et 2013, et des efforts ont été entrepris. Malheureusement, ces efforts n’ont pas abouti à un résultat. Donc, il était bon de revenir sur ce travail et de redynamiser la société civile, les autorités nationales autour de ce phénomène de la traite des personnes.
RJDH: prévenir ce phénomène quelles sont les actions qui sont mises en places par l’OIM ?
CH: il faut que tous les acteurs collaborent afin de prévenir le phénomène, c’est-à-dire les communautés doivent être sensibilisées. Puisse que les gens n’ont pas la vision très claire de ce que c’est que la traite des personnes. A partir de cette vision commune qui est en phase des textes internationaux qui définissent la traite, on peut s’attaquer au phénomène. Et si on assiste a une situation d’exploitation, il ne faut pas hésiter de référer aux autorités compétentes, comme la société civile l’a fait. En ce moment-là, des enquêtes seront menées pour que soient punis les éventuels coupables.
RJDH : cela se fait à combien de niveau ?
CH : Nous avons trois (3) niveaux dans le projet, dont premièrement la sensibilisation auprès de la communauté et de la société civile. Ensuite, des formations au profit de la police, la gendarmerie, la justice et de la société civile, et enfin, nous avons prévu une assistance aux victimes. A l’issue de cette formation, les gens seront d’avantage outillés pour mettre un terme au phénomène de traite des personnes.
RJDH: dans le contexte actuel, combien de cas de victimes déjà enregistrés en RCA par l’OIM ?
CH: effectivement il existe des cas. Mais il faut savoir que le phénomène de traite des personnes est invisible. C’est ce qui se passe le plus souvent dans le cercle familial dont les gens n’en parlent pas. Ceci étant dit, il existe une ligne d’assistance aux victimes au 4040, une ligne que les gens peuvent appeler de manière confidentielle pour signaler un cas. A travers ce mécanisme, l’OIM a déjà eu à accompagner les victimes et continuera de le faire pour permettre aux victimes de se réintégrer dans la société.
RJDH: monsieur Clément Hamon merci
CH: je vous en pris.