En République centrafricaine, un mémorandum a été adressé au président de la République, Faustin-Archange Touadéra, par l’Union des journalistes de Centrafrique (Ujca). A travers ce mémorandum, la presse centrafricaine crie son mal-être.
« Plus de 50 ans après l’indépendance de la République centrafricaine, les médias n’ont pas atteint leur vitesse de croisière, ne disposent pas de matériel professionnel approprié et continuent de fonctionner de manière artisanale. Les femmes et les hommes qui y travaillent le font dans des conditions matérielles, financières et sécuritaires souvent précaires et aléatoires », écrit l’Ujca.
Cette situation concerne à la fois les médias publics et les médias privés.Les médias publics ont été réduits à leur plus simple expression. « Radio Centrafrique, instrument par excellence de mobilisation des populations autour des objectifs de sécurité, de paix, de développement socio-économique, de démocratie et de promotion des droits de l’Homme, ne couvre plus que la ville de Bangui. Télé Centrafrique, qui devrait être d’une grande efficacité parce qu’alliant image et son, ne touche que la population de Bangui et ne dispose pas de programmes attrayants, culturellement alléchants et variés. L’Agence Centrafrique Presse (ACAP), qui a pour mission de fournir les médias en informations et de vendre l’image de la Rca sur le plan extérieur, est dans un état précaire, surtout en ressources humaines et matérielles », écrit également l’Ujac.
Le mémorandum dénonce aussi les assassinats de journalistes, les agressions physiques de certains d’entre eux, les menaces de mort contre d’autres, sans compter les pillages perpétrés dans les sièges des médias et l’occupation des locaux par les belligérants pendant la crise qui s’est déclenchée dans le pays en 2013.
L’Union des journalistes interpelle le chef de l’Etat sur la nécessité de résoudre les problèmes de la presse. Un point d’honneur devra être mis sur la formation, et à cette fin, l’Union demande que le département des sciences de l’information et de la communication soit transformé en une Ecole supérieure de journalisme, détachée de la Faculté des lettres et délocalisée sur un autre site.