L’Université de Bangui est aujourd’hui confrontée au problème de faux diplômes notamment le baccalauréat et de l’attribution des bourses d’études. Cette question a été au centre d’un point de presse tenu le 20 août 2016, par le bureau exécutif de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA) à l’Université de Bangui. Cette occasion a permis aux membres de l’ANECA de dénoncer l’anarchie qui mine le système éducatif centrafricain sur la question d’authentification du baccalauréat, la problématique de la publication de la liste additive des boursiers de l’année académique 2015-2016, la problématique du paiement et de la publication de l’arrêté de bourses de l’extérieure.
« L’erreur de l’administrateur profite à l’administré », dit un proverbe français. C’est ainsi que beaucoup de diplômés de l’université de Bangui profite du laxisme et de la léthargie qui gangrènent le système éducatif centrafricain se retrouvent aujourd’hui dans la problématique de faux diplomates. Cette situation découle de l’authentification du baccalauréat qui demeure un sujet à caution.
Pour ce faire, l’ANECA étant l’association apolitique à caractère syndical qui défend les intérêts des étudiants centrafricains, entend mettre fin à cette pratique. Ce point de presse tenu en présence des représentants des Associations Facultaires de l’Université de Bangui, s’articule autour de la question d’authentification du baccalauréat, la problématique de la publication de la liste additive des boursiers de l’année académique 2015-2016, du paiement et de la publication de l’arrêté octroyant des bourses aux Centrafricains étudiant à l’étranger.
L’authenticité des diplômes
A en croire le président de l’ANECA, Norbert Pounaba, la polémique autour de l’authenticité des diplômes de BAC est survenue après l’initiative du rectorat dès la rentrée académique 2015-2016 à contrôler les diplômes de base servant à l’inscription dont l’objectif est de mettre à jour les bases de données de l’Université de Bangui et d’avoir l’effectif exact des étudiants inscrits à l’université. Selon lui l’authentification de ces diplômes de base, en évidence le BAC devrait se faire au niveau de la Direction des Examens et Concours (DEC) qui malheureusement ne dispose pas de tous les éléments à savoir les listes, les tableaux de notes et les décisions de BAC des années antérieures qui sont nécessaires pour ce travail qui demande du sérieux. Car il s’agit là, d’une question de vie et de la nation. Suite à ces disfonctionnements, une manifestation d’étudiants s’est produite dans l’enceinte de la Direction des Examens et Concours au début du mois de juin, attirant ainsi l’attention du gouvernement qui a mis en place un comité de gestion de cette affaire. Malheureusement, a déploré Norbert Pounaba, ce comité n’arrive pas jusqu’aujourd’hui à réaliser un travail sérieux et à faire des propositions idoines pour une solution définitive.
Pendant ce temps, les étudiants concernés par le problème de l’authentification de diplômes sont privés de tous leurs droits à savoir les inscriptions, l’obtention des cartes d’étudiant et l’accès en salle de classe pendant les examens malgré la note du Directeur de Cabinet du ministre l’enseignement supérieur qui autorise ces derniers à accéder en classe pendant les examens en attendant le traitement définitif de l’affaire. Cette instruction n’est aucunement prise en compte par certaines autorités universitaires par manque de respect de la hiérarchie et l’anarchie qui gagne du terrain au sein de l’administration centrafricaine.
« Aujourd’hui pour des raisons de paix sociale, nous avons privilégié la voie du dialogue comme seul moyen de résolution de nos problèmes mais d’aucuns pensent que cette manière d’agir est une faiblesse et en profitent pour bafouer nos droits, face à cette situation et ces pratiques anarchiques qui entravent les conditions de vie et d’études de étudiants centrafricains de Bangui ; des arrières pays (ISDR, CTDR etc.…) et de l’étranger, nous ne pourrions rester insensibles » a martelé Norbert Pounaba.
Les membres du Bureau exécutif de l’ANECA ont déploré le fait qu’il n’existe pas à l’Université de Bangui, les bases de données en ce qui concerne les bacheliers. Pour lui, la Direction des Examens et Concours doit mettre à la disposition de l’Université de Bangui, la liste des bacheliers pour la sauvegarde des bases de données en cas de perte. C’est ainsi qu’aujourd’hui certains étudiants ayant décroché leur BAC de 2010-2011 ne sont pas reconnus au niveau de la DEC (Direction des Examens et Concours).
La publication de la liste additive des boursiers de l’année académique 2015-2016
Quant à l’affaire de la liste additive qui date de plusieurs mois et qui avait été mise en veilleuse dès la prise de fonction des autorités issues des urnes afin de leur permettre de s’installer et s’enquérir de la situation, demeure une polémique. 707 étudiants injustement élagués de la liste des boursiers par les autorités de la transition ont été bel et bien retenus pendant la commission d’attribution 2014-2015 et doivent bénéficier de la bourse comme tous les autres.
Les étudiants souhaitent que cette affaire déjà portée au conseil de ministre mérite d’être solutionner le plus rapidement possible afin de réparer cette injustice pour éviter au maximum des désagréments déjà prévisibles.
Paiement et publication de l’arrêté de bourses de l’extérieur
Par rapport au paiement et à la publication de l’arrêté de bourses de l’extérieur qui est entouré d’un mystère opaque pendant que les étudiants centrafricains de l’étranger peinent et totalisent déjà deux ans d’arriérés de bourses, le président de l’ANECA déclare que le gouvernement à travers les ministères de l’Education et celui des finances doivent voir de très près cette affaire.
« Devant cette situation, le gouvernement à travers le ministère de l’Education Nationale et les autorités de l’université doivent savoir que l’obligation est faite à l’Etat et aux autres collectivités publiques de créer et d’assurer le bon fonctionnement des établissements publics pour l’éducation et l’instruction de la jeunesse et doivent aussi reconnaitre qu’au-delà de la crise, l’Education reste et demeure une priorité capitale pour un Etat » a déclaré Norbert Pounaba.
Pour cela, a-t-il ajouté, le bureau Exécutif National prend a témoins l’Opinion publique nationale et qu’internationale de la gravité de la situation qui prévaut sur le campus Universitaire et profite de l’occasion pour faire appel d’une part au gouvernement et à la présidence de la République de prendre des dispositions qui s’imposent dans un plus bref délai afin de mettre fin à tous ces foyers de tension en gestion afin d’éviter tout débordement. Pour mettre un terme à cette pratique, il revient aux autorités du pays de prendre à bras le corps le problème de l’éducation, le seul gage du développement sans laquelle on ne pourra parler de paix, de la réconciliation et de la reconstruction dans un pays donné.