Le fairplay de Pierre Claver Maganga Moussavou a surpris au Palais du Bord de Mer. Alors que les émergents pensaient qu'il était de leur côté, pour avoir, vigoureusement, dénoncé Jean Ping, ces derniers jours, le candidat du PSD et maire de Mouila a, plutôt, félicité, sur sa page facebook, Jean Ping, d'avoir gagné l'élection présidentielle. Un geste de grande valeur.
Il y a quelques heures, Jean Ping, candidat de l'opposition et vainqueur (en attendant l'annonce officielle de sa victoire par le Ministre de l'Intérieur Pacôme Moubelet Boubeya) de l'élection présidentielle du 27 août, a réuni, tout ce que Libreville compte de journalistes nationaux et internationaux, pour remercier les Gabonais et les Gabonaises qui ont décidé de faire de lui, le 5e président de la République gabonaise. Comme il l'a juré, il y a deux ans, en démissionnant du PDG, Jean Ping a gagné son pari en battant (sévèrement) « le petit-là », avec un score qui serait supérieur à 65%. Pour une élection à un tour, face au président sortant, c'est une grande déculottée que Bongo Ondimba Ali (BOA) a eue et dont il se souviendra longtemps.
Il ne faut pas se voiler la face, et bientôt, les langues vont commencer à se délier : BOA ne récolte que ce qu'il a semé depuis sept ans. De la très mauvaise GRAINE. Après l'avoir installé aux commandes du pays, par reconnaissance pour l'action de paix, de rapprochement des hommes et de solidarité menée par son père, le patriarche Ondimba, BOA a voulu réinventer le fil à couper le beurre. Résultat, les « vieillards » (appellation contrôlée par les émergents du Palais du Bord de Mer, ndlr) le renvoient à son cher piano et à sa guitare, domaine où, semble-t-il, il fait des merveilles.
Pendant son discours de près de 5 minutes, Jean Ping (notre photo) a remercié tous ceux qui l'ont accompagné dans cette victoire, et promis d'être le président de tous les Gabonais et de toutes les Gabonaises. Pour calmer les cœurs et les appréhensions, du côté de chez BOA, il a déclaré qu'il n'y aurait pas de chasse aux sorcières. Du moins, jusqu'à un certain niveau. Vraisemblablement pas celui qui concerne les « émergents » et la Légion étrangère.
Désormais, c'est la fête dans le camp Ping, en attendant que Pacôme Moubelet Boubeya se décide à confirmer ce que tout le Gabon sait déjà : Jean Ping nouveau président de la République.