Bangui — Le système judicaire centrafricain est limité aujourd’hui en ce qui concerne sa capacité opérationnelle. Après la crise, le constat indique que la capacité de la justice est réduite de plus de la moitié.
La capacité opérationnelle de la justice centrafricaine est limitée, selon un cadre de la justice centrafricaine qui indique le système n’est pas en mesure d’agir un peu partout sur le territoire « la capacité de l’appareil judiciaire déjà limitée avant la crise, a été fortement réduite avec la crise que nous avons connue avec des décès, des départs…Dans ces conditions, il n’est pas possible pour la justice de jouer son rôle sur tout le territoire » a-t-il expliqué.
Selon les données officielles, la justice centrafricaine compte 198 magistrats, 61 greffiers, 100 agents pénitentiaires. Le ministre de la justice Flavien Mbata, a déploré la faible capacité du système judiciaire en matière de ressources humaines « pour une population d’environ 5 millions habitants, le ratio est d’un magistrat pour 25.000 Centrafricains et un greffier pour 61.000 Centrafricains. Ce tableau ne peut permettre de faire face aux besoins des populations en matière de la justice » regrette le membre du gouvernement.
La République Centrafricaine ne compte aujourd’hui que cinq prisons opérationnelles sur les 35 que le pays comptait avant la crise. Les trente autres ne sont pas encore réhabilitées après les pillages subis lors de la crise. Le système judiciaire est composé de 24 tribunaux de grande instance dont moins d’une dizaine sont en activité et trois cours d’appel.
Le gouvernement centrafricain avec l’appui de la communauté internationale a engagé des chantiers pour renforcer la capacité opérationnelle du système judiciaire. Dans ce cadre, des prisons, des commissariats, des brigades de gendarmerie et des tribunaux sont en cours de réhabilitation. Avec l’appuie de l’Union Européenne, le gouvernement centrafricain a amorcé le recrutement de 100 agents de la justice dont environ 80 magistrats.