BANGUI—Des leaders politiques interrogés par le RJDH, se sont dit dubitatifs sur la crédibilité de la justice. Ceux-ci déplorent la récurrence de l’immixtion de la politique dans les affaires judiciaires.
Léa Mboua Doumta, présidente du Parti de l’Unité Nationale soulève la question de l’ingérence de la politique dans le judiciaire « la justice centrafricaine pourrait inspirer confiance si on laissait les magistrats, les avocats, les notaires faire leur travail selon les textes. Mais il y a beaucoup d’immixtion de la politique dans la justice. Et avec ce rythme là, je pense que si vous posez les questions à des Centrafricains de quartier, ils vont vous dire que la justice n’est plus crédible » explique t-elle.
Elle plaide pour la séparation effective des pouvoirs « il faudrait que la politique laisse la justice faire son travail. Les magistrats, les notaires et les avocats doivent dire le droit au lieu de se laisser entrainer parfois par la corruption. Nous devons respecter la séparation des pouvoirs » souhaite la présidente du PUN.
Laurent Gomina Pompali, ancien ministre de la justice, président de l’UNADER est plus nuancé « on ne peut pas décréter que la justice centrafricaine n’est pas crédible. Ce serait vraiment exagéré de le dire. Je pense qu’il ya de problèmes sérieux qui bloquent l’indépendance du système et réduit le degré de confiance entre le peuple et sa justice. Moi je plaide pour que la justice puisse s’améliorer et rassurer le peuple qui a besoin d’elle » a-t-il affirmé
Un ancien ministre et cadre d’un parti politique, a sous couvert d’anonymat, estimé que la justice centrafricaine pourrait mieux faire si elle se débarrasse de la corruption qui la mine depuis des années.
Dans son discours d’investiture du 30 mars 2016, le président Faustin Archange Touadéra a fait de l’indépendance de la justice une de ses priorités.