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Centrafrique : Plus de six cent malades au stade avancé du sida pris en charge par MSF
Publié le jeudi 1 septembre 2016  |  RJDH Centrafrique
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© Autre presse par DR
Centrafrique : MSF annonce la suspension de ses activités médicales non essentielles
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Bangui — Plus de six cent malades du Sida avec des infections opportunistes dont la tuberculose sont pris en charge par MSF à l’hôpital communautaire de Bangui. Emmanuel Lampaerd, Chef de mission des Médecins Sans Frontières, section de Belgique, a fait le point sur cette prise en charge dans cette interview accordée au RJDH.

RJDH : Bonjour Monsieur Emmanuel Lampaerd

EL : Bonjour

RJDH : Vous êtes Chef de mission des Médecins Sans Frontières section de Belgique qui vient d’amorcer un projet sur la prise en charge du VIH/SIDA. Quelles sont les ambitions de ce programme ?

EL : Le projet « support à la médecine interne et le service du laboratoire » au sein de l’hôpital communautaire de Bangui veut offrir un accès aux soins de qualité et gratuit pour le stade clinique avancé du Sida. Nous ne parlons pas ici de la prise en charge avec l’antirétroviral pour les patients vivant avec le virus.

Nous parlons ici des PVVIH qui sont pour une autre raison devenues des cas cliniques sida .Des stades cliniques avancés des malades grabataires, des patients vivant avec le virus avec des infections opportunistes dont notamment la tuberculose qui représente en RCA en terme de coïnfection, une réalité assez importante. Nous voyons dans le service de la médecine externe que la proportion des malades du sida avec co-infection représente au moins un tiers et le gap au niveau de Bangui était réellement en terme d’offre hospitalier pour ces malades VIH/sida, c’est qu’on essaie depuis quelques mois de mettre en place un support aux équipes du ministère de santé à l’hôpital communautaire de Bangui.

RJDH : Combien de malade avez-vous déjà reçu dans le cadre de ce programme ?

EL : Nous pouvons dire que depuis le début du programme, nous avons jusque-là pris en charge plus de six cent malades de VIH/Sida, des patients tuberculeux. Je crois que le nombre des cas est en augmentation continu depuis le début du programme. En termes de nombre d’admission, nous tournons facilement autour de 90 nouvelles admissions par semaine.

RJDH : Comment le suivi de ces patients se fait-il e dehors de l’hôpital ?

EL : Une fois que le malade est stabilisé et que les infections opportunistes aient été contrôlées, nous faisons le lien avec les différents centres qui existent à Bangui avec le soutien du fonds mondial, la fédération Internationale de la Croix Rouge et les sous récipiendaires qui appuient ces différents centres. Je peux citer la croix Rouge Française, Cordaid et l’expertise Française.

RJDH : Quel est la différence entre la prise en charge ambulatoire et la prise en charge hospitalière en termes de résultat ?

E L : La prise en charge ambulatoire, c’est quelque chose de tout à fait normal intégré avec des directives au niveau de la RCA qui s’inscrivent dans les directives de l’organisation Mondiale de la Santé. Nous parlons ici des directives RCA 2014 intégré dans plusieurs centres de santé. Le degré des soins infirmiers, la complexité de la prise en charge, la nécessité de bon protocole, la nécessité d’un plateau technique biomédical c’est-à-dire un bon laboratoire.

Voici les différents défis qui différencient la prise en charge hospitalière vis-à-vis de la prise en charge ambulatoire intégrée dans les centres de santé. Nous voyons également les ressources humaines au niveau des laboratoires, au niveau de l’équipe soignant, au niveau médecins traitants .Il va de soi que cela nécessite une excellente collaboration, une volonté réelle. Il s’agit d’un projet pilote et qui va pousser l’ensemble de la prise en charge avancée en RCA vers un niveau de qualité d’accessibilité pour l’ensemble des patients vivant avec le virus et qui développe le sida avec une co-infection sachant que le VIH en RCA est une réalité, c’est le pays avec la plus haute prévalence dans la région de l’Afrique centrale. L’accès au traitement, la recherche des perdus de vue, l’interruption du traitement suite au cycle de violence font en sorte aujourd’hui, qu’il ya pas mal des malades grabataires. Ce projet veut leur offrir un accès au soin de qualité et gratuit.

RJDH : Parlons de collaboration. Dites nous, quel genre de collaboration que les Médecins Sans Frontières entretiennent ave l’hôpital communautaire ?

E L : L’hôpital communautaire de Bangui est un hôpital de niveau central. Au niveau de la médecine interne et au niveau d’accueil, la capacité est réduite. La collaboration est constructive entre nous. De part et d’autre, il ya très souvent des discussions, des échanges. Je crois qu’ensemble avec la direction de l’hôpital communautaire de Bangui, nous nous inscrivons dans la volonté de mettre en place un projet pilote, un projet innovateur.

Nous sommes convaincus de la nécessité de mettre en place un projet qui puisse garantir un plateau technique des soins infirmiers, des protocoles qui puissent répondre à cet énorme besoin au niveau de Bangui. C’est l’occasion de remercier les différentes équipes MSF, le ministère, les chefs de services impliqués, la direction de l’hôpital pour la collaboration.

RJDH : Monsieur Emmanuel Lampayerd, je vous remercie

E L : je vous remercie aussi

Propos recueillis par Pascale Angéla Saulet Yadibert
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