Bangui (RCA) - C’est à son domicile, sis aux 200 Villas à Bangui que Moustapha Saboun, nouveau Coordonnateur du bureau politique de la Séléka a animé une conférence de presse, ce vendredi 14 novembre 2014 pour clarifier la position de la coordination suite au soulèvement de leurs éléments cantonnés dans les trois sites de Bangui, depuis mardi dernier. Cette conférence de presse a été conjointement animée par le Vice-président du Front populaire de Centrafrique (FPRC), Mahamat Ousman et le Secrétaire général, Aroun Gaye.
Se prononçant directement sur le soulèvement des éléments de l’ex-coalition Séléka cantonnés au camp Beal ayant brandi la menace d’exploser leur camp si jamais leurs revendications n’arrivaient pas à être solutionnées par le gouvernement, le Secrétaire général de la Coordination politique du FPRC, Aroun Gaye a déclaré : « Le gouvernement actuel est un gouvernement de transition, avec une marge de manœuvre très limitée, nous comprenons cela. Et nous saluons qu’il ait pris la juste mesure des préoccupations toutes légitimes de nos éléments qui sont cantonnés à Bangui dans les sites du Camp Beal, du camp BSS et du camp RDOT. Aussi, nous nous réjouissons de ce que ce gouvernement de transition ait accepté de discuter sincèrement avec ces enfants. En commun accord avec le gouvernement, un comité a été mis en place et est à pied d’œuvre pour trouver des solutions durables à l’ensemble des préoccupations formulées par ces éléments pour que la paix revienne dans notre pays. »
Le Coordonnateur politique, Moustapha Saboun de son côté, est revenu sur la division qui ternit l’image de la Coalition Séléka aujourd’hui, notamment les trois Assemblées générales tenues au nom de la même Séléka, à savoir l’AG du 25 octobre 2014 tenue à Bambari sur initiative du général Ali Darassa, celle du 2 novembre 2014 à Kaga Bandoro organisée par Nourredine et celle projetée par général Joseph Zoundeiko à Bria. Selon Moustapha Saboun, la Séléka n’est que victime d’une politique de « mieux diviser pour régner » concoctée par les autorités certaines personnes mal intentionnée : « Toutes ces agitations, sont l’œuvre des opportunistes et c’est de la bonne guerre qui existe en démocratie. Ces simulacres de division que les gens ont essayé de coller sur le dos de la coalition Séléka est un faux débat. Ces opportunistes veulent seulement nous amener à perdre de vue nos objectifs de départ. Le vrai congrès de la Séléka, c’est celui qui a eu lieu à Kaga Bandoro, puisque la communauté internationale était représentée au plus haut niveau où prenaient part l’ambassadeur de la France, le chargé de mission des Etats unis, l’Ambassadeur de l’Union européenne, le Représentant de la CEEAC, bref tous les représentants des acteurs impliqués dans la crise centrafricaine avaient pris part à ce congrès. »
Moustapha Saboun a mis à profit cette occasion pour renouveler la confiance et le soutien de la coordination de l’ex-Coalition Séléka aux autorités actuelles de la transition ainsi que son attachement à la vision de la communauté internationale pour la sortie de crise en Centrafrique. Il a indiqué par ailleurs que le congrès de Ndélé qui l’a promu coordonnateur politique respecte l’esprit de l’Accord de cessation des hostilités de Brazzaville. « Il faut savoir que le congrès de Ndélé, s’inscrit pleinement dans le cadre de la rencontre de Brazzaville, donc de la recherche et de la consolidation de la paix et de l’unité nationale. L’objectif, et le plus important, c’est que nous voulons restructurer et renforcer notre parti politique le FPRC, afin que nous puissions véritablement apporter du soutien au processus de la transition. » a-t-il affirmé.
Quant à Mamahat Ouamsan, Vice-président du FPRC, tout est en train d’être mis en œuvre, afin que la Séléka retrouve le chemin de lutte pour le retour à la paix en RCA : « Après que nous ayons rencontré les autorités de la transition et qu’elles aient cru en notre vision de travail, il reste le chantier d’aller sensibiliser nos éléments sur le terrain, afin qu’ils laissent circuler librement les personnes dans les zones sous notre contrôle. » a déclaré le général avant d’annoncer qu’une mission de la coordination sillonnera tout l’arrière-pays en vue de cette campagne de sensibilisation des éléments dur le terrains.