Société
Analyses: Centrafrique : 5% de croissance du PIB, de qui se moque-t’on ?
Publié le samedi 10 septembre 2016 | LNC
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© Autre presse par DR
Le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama |
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Le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama |
LE MANS – Chiffre formidable, encore fut-il que cela soit vrai. La Centrafrique en crise profonde depuis 4 ans afficherait en 2016 un taux de croissance de son PIB de 5% ? Quel débile va croire à cela ?
Alors que tous les pays (normaux) de la planète peinent déjà à atteindre ne serait-ce que 2% de croissance de leur PIB, la RCA, elle, en crise totale depuis 2012, étrangement affiche pompeusement un taux de croissance de 5%. VASTE PLAISANTERIE !
Quels sont donc les idiots qui ont publié de tels chiffres farfelus ?
En premier, Lucas Abaga Ntchama, le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), qui était Mercredi dernier à Bangui pour se réjouir d’un tel mensonge. Allant même jusqu’à déclarer que ce niveau est d’autant plus appréciable qu’il dépasse celui des autres Etats membres de de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Ben voyons !
C’est tout simplement du n’importe quoi !
La Centrafrique depuis plus de 20 ans au moins, a pris l’habitude de trafiquer ses comptes économiques, en publiant régulièrement des chiffres farfelus. Il n’existe dans ce pays un institut des statistiques que pour la forme. C’est une coquille vide.
LES CHIFFRES ?
Qu’est-ce que le PIB d’un pays ?
En résumé, le PIB ou PRODUIT INTERIEUR BRUT affiche la richesse nominale des individus d’un pays.
A partir de là, par quel miracle un pays comme la République Centrafricaine, avec 70% de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté peut-elle afficher un taux de croissance de son PIB à hauteur de 5 % ? C’est de la magie !
Le ministre des Finances centrafricain, Henri Marie Dondra qui se mêle de cette forfaiture souscrit au n’importe quoi.
A commencer par le comment les chiffres alimentant ces statistiques ont-ils pu être récolté ! Etant entendu qu’en RCA, personne ne procède à de telles mesures. Même la Banque Mondiale il y a quelques années l’avait reconnu.
Ce n’est pas avec des mensonges éhontés que l’on fait avancer un pays.
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