La rencontre a eu lieu lundi 12 septembre 2016 à la salle de conférence de l’hôtel Leger Plaza à Bangui (RCA)
La salle de conférence de l’hôtel Leger Plaza à Bangui (RCA) a abrité le lundi 12 septembre 2016 l’ouverture officielle de la réunion transfrontalière République Démocratique du Congo/République Centrafricaine. La cérémonie d’ouverture était présidée par Dr Fernande NDJENGBOT, Ministre centrafricaine de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Population.
Ces assises ont connu la participation entre autres du Dr Michel YAO, Représentant de l’OMS en Centrafrique, du Dr Amah KLUTSE de l’UNICEF, du Dr Théophile BOKENGE BOSUA, Directeur du Programme National de l’Hygiène aux Frontières du Ministère Congolais de la Santé Publique. Prennent aussi part à cette rencontre 14 experts de la RDC, plusieurs experts de la RCA venant du Ministère de la Santé, de l’OMS, de l’Institut Pasteur de Bangui, de l’UNICEF, de MSF, de Médecins d’Afrique, de l’Action contre la Faim (ACF) et bien d’autres partenaires du Secteur Santé.
Deux messages ont ponctué la cérémonie. En prenant la parole au nom des Agences des Nations Unies en Centrafrique, comme aussi Coordinateur Humanitaire par intérim, le Dr Michel Yao a félicité le Gouvernement centrafricain de l’aboutissement des présentes assises de la réunion transfrontalière RCA-RDC sur la gestion de l’épidémie de choléra en cours. « Assises dont les résultats devront permettre l’adoption d’une feuille de route consensuelle des interventions à mener dans les villages riverains du fleuve Oubangui, en vue de contrôler de façon durable cette épidémie » a-t-il indiqué en faisant remarquer que le risque demeure avec la faible couverture en structure d’approvisionnement en eau et en latrines. Il a en outre invité à une mobilisation de tous pour éviter que le cholera ne s’installe de part et d’autre des frontières dans un contexte de faible couverture sanitaire. Pour finir, il a réitéré disponibilité de l’OMS à appuyer les efforts du Gouvernement dans la lutte contre l’épidémie de choléra.
Pour sa part, la Ministre de la Santé en souhaitant bienvenue à ses hôtes a félicité l’Etat congolais pour la promptitude de la réponse à l’initiative d’une rencontre transfrontalière. En rappelant les grands axes de cette rencontre, elle a au nom du Gouvernement félicité l’OMS, l’UNICEF et les autres partenaires pour leurs appuis sans cesse renouvelés et surtout pour les actions menées depuis l’éclatement de l’épidémie de choléra en cours. Elle a aussi indiqué que « les défis essentiels auxquels nos pays sont confrontés concernant la lutte contre cette épidémie comprennent : l’incapacité de procéder à des évaluations de la vulnérabilité et à la cartographie des risques, l’absence des plans nationaux de préparation multirisque aux situations d’urgences, l’absence de programme complet de réduction de risques, la faiblesse de système d’alerte précoce, l’accessibilité géographiques de certaines localités touchées, l’absence des personnes formées, une faible participation communautaire, l’allocation des ressources pour appuyer la gestion de l’épidémie et autres évènements de santé publiques ».
La RCA et la RDC font face depuis quelques mois à des flambées de choléra à leurs frontières respectives. Pour rappel aisé, la RCA a connu ces vingt dernières années quatre épidémies pour un total de 1166 cas avec 161 décès soit 13,8 % de létalité;
Le 10 août 2016, la Ministre de la Santé déclarait l’épidémie. La Sous-Préfecture de Ndjoukou et les villages riverains du fleuve Oubangui, de même que Damara, Bimbo et Bangui en sont concernés. 08 cas ont été confirmés par le laboratoire de l’Institut Pasteur de Bangui (V.O1, INABA). Le 26/08/2016, le: 1er cas était confirmé dans la capitale (quartier Ben-zvi II). À la date du 11/09/2016, au total 264 cas notifiés dont 20 décès (7,5 % de létalité). Les Semaines 30 et S35: 18 cas suspects de la RDC pris en charge aux UTC de Longo et Danga.
Quant à la RDC, grand pays d’Afrique centrale avec 85 millions d’habitants pour une superficie de 2345000 km2, le cholera est une menace de santé publique en R.D. Congo. Il faut signaler pour la première fois en 1973 à l’ouest puis en 1978 à Kalemie et depuis la maladie est devenu endémique dans les lacs de la vallée de Rift et dans les lacs internes situées au sud est du pays. Le pays a connu plusieurs épidémies dont la plus meurtrière reste celle de 1994 de réfugiés Rwandais, environs 48 000 cas et plus de 12000 décès avaient été enregistrés en un mois. Des épidémies récurrentes sont signalées le long du fleuve Congo et ses affluents.
Pendant deux jours les participants vont passer au peigne fin les situations épidémiologiques de chaque pays, les axes stratégiques, les plans de riposte et les activités. Des travaux de groupe vont permettre d’harmoniser les stratégies de lutte contre l’épidémie.