Kaga-Bandoro – De violents combats ont opposé Séléka et anti-balaka dans la nuit de vendredi à samedi, à 10 km de Kaga-Bandoro, au village Ndomété, avec un bilan toujours provisoire d’au moins 32 morts. Depuis, le village s’est complètement vidé de sa population, toute en fuite en brousse.
Arrivée de la cavalerie onusienne
Comme dans les Westerns, la cavalerie arrive toujours trop tard.
Car la MINUSCA ne pouvait pas ne pas savoir que des événements inquiétants étiaent en cours à Kaga-Bandoro et dans les environs. Juste avant ces sanglants combats, nous faisions déjà état de descente dans la ville de nombreux miliciens Séléka, terrorisant les populations, avec une volonté de déloger tous les Anti-Balaka présents dans la région, ce qui mena à de violents combats.
Pour des responsables de la Séléka, il y a eu des violences parce que le gouvernement a donné son plein soutien aux Anti-Balaka, en pointant nommément Jean-Serge Bokassa, l’actuel ministre de l’intérieur, connu d’après eux pour ses amitiés avec cette milice.
Toujours est-il que, ce n’est plus de 24 heures après les faits que les forces de la MINUSCA se déploient.
Dans un communiqué paru dimanche, la MINUSCA dit avoir décidé de « renforcer son dispositif militaire à Kaga-Bandoro et Ndomete » pour prévenir toute détérioration de la situation. Ajoutant que la Force de la Minusca est « déjà intervenue à Ndomete pour séparer les belligérants » afin d’éviter des répercussions sur la population civile ainsi qu’à Kaga-Bandoro afin de renforcer la sécurité dans la localité.
Diane Corner, la « numéro deux » de la Minusca à Bangui a détaillé un peu plus précisément sur RFI les mesures prises. « Nous avons renforcé nos éléments militaires à Ndomete. Nous avons mis deux bases dans le village-même. Et on fait des patrouilles sur l’axe Ndomete/Kaga-Bandoro. Nous continuons en plus des patrouilles dans la ville de Kaga-Bandoro. Et nous sommes en train de renforcer nos effectifs militaires à Kaga-Bandoro. Nous sommes aussi en train de déployer des éléments de la police de la Minusca pour assurer la sécurité publique, surtout dans les espaces humanitaires, comme les camps de déplacés, pour vraiment protéger la population. »
A BANGUI, dans une déclaration, le gouvernement annonce avoir déployé des forces de sécurité intérieures à Kaga Bandoro pour participer à la sécurisation des civils.
Mais sur place, pas de trace de ces dites ‘forces de sécurité’. Pour un habitant : « Il n’y a ici rien de tout ça. Pas de Faca, pas de gendarmes. Il n ‘y a que des patrouilles des gabonais de la Minusca. »
LE CHIFFRE DU BILAN DES MORTS CONTROVERSE
Hervé Verhoosel le porte parole de la Minusca a déclaré ce Lundi à Bangui que : “La Minusca confirme seulement à ce stade un total de six morts. Mais une enquête dessus est toujours en cours”.
Le porte-parole du gouvernement Albert Mokpeme, qui lui annonçait au moins 26 morts de réviser son bilan, tout en avouant qu’il ne disposait pas de toutes les données encore sur la situation à Ndomété.
Mais sur place, un membre de la société civile de donner d’autres précisions : “Eux comptent les morts visibles. Les morts dans la brousse, ils ne sont pas allés voir. Et présentement nous avons compté déjà 32 morts. Et il y a des coins ou personne ne peut encore se rendre.”