Centrafrique : comment le KNK va-t’il s’en sortir avec Touadéra ?

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Publié le mardi 20 septembre 2016 | LNC

© AFP par DR
François Bozizé, ancien président

Bangui– Le parti Kwa Na Kwa (KNK) fonde pour sa propre cause par François Bozizé, s’apprête à vivre des heures douloureuses depuis que Faustin Touadéra s’est mis en tète de combler un vide, á savoir se constituer son propre parti politique.

orsqu’à peine au pouvoir Faustin Touadera tout “naturellement” (il est le dernier PM de Bozizé) se tourna vers d’anciens dignitaires du KNK pour s’entourer, au parti, on exultait. “Il est toujours des nôtres” s’enthousiasmait même un militant. La rupture prôné par le nouvel élu avait déjà du plomb dans l’aile.

Et quand il s’attacha les services des militaires majoritairement des corrompus notoires de l’époque de Bozizé, comme Ludovic Ngaïfeï, Victor Yacoub, Jean pierre Dolle Waya et autres Papillon Malengué, ce fut le pompon.

Faustin Touadera n’avait jamais coupé le contact avec son ancien mentor François Bozizé. De fréquents échanges téléphoniques entre les deux hommes, et même une rencontre depuis son élection à la présidence.

Au parti, on ne pouvait que s’en réjouir, se croyant de la sorte indirectement revenu aux affaires. Jusqu’à ce 27 août dernier à Nairobi, où François Bozizé qui y séjourne avait sollicité une entrevue avec Touadera. Sèche fin de non recevoir de Touadera, en déclarant : « Ce n’est pas le moment ». Depuis les relations entre les deux hommes se tendues, devenant même glaciales.

Crise amplifiée depuis, quand Bozizé reprocha à Touadera d’avoir mal géré le retour de son fils Francis à Bangui, alors que tout était bien ficelé.

PLUS MAFIA QUE PARTI POLITIQUE

Si selon Georges Dologuélé, Faustin Touadera a été élu avec la complicité et les tripatouillages et autres intimidations des électeurs des autorités de la Transition sous Catherine Samba-Panza; Touadera se lançait dans la course présidentielle sans parti politique.

Allait-il maintenant qu’il occupe le Palais de la Renaissance, s’encombrer du KNK, l’ancienne machine de guerre de Bozizé, bien connu pour ses pratiques de tribalisme, de clientélisme, de népotisme ou de corruption tout le long du règne sans partage de Bozizé ?

Manifestement non, car selon une confidence d’un conseiler de la présidence : “Le Chef de l’état réfléchit actuellement à la constitution d’un vaste mouvement de partis politique autour de son nom”. En décodé, il va créer son propre parti politique. Ce qui en passant serait peu déontologique. Un chef d’état en exercice qui crée un parti politique devient de facto partisan, alors qu’il est censé être le président de tous les citoyens sans considération d’étiquettes politiques.

La nouvelle ne réjouit personne au KNK, qui espérait jouer sur la supposée faiblesse de caractère de la “tortue” pour le contrôler.

Hégémonique sous Bozizé, et pour cause, le KNK depuis la fuite forcée du pouvoir de son fondateur n’est plus que l’ombre de lui-même.

Le renouveau espéré avec Touadera ne se fera pas. S’en remettra-t’il ?