Point de la situation
Pays enclavé, la République Centrafricaine est à l’heure actuelle le pays le plus pauvre de l’Afrique Centrale où les populations vivent avec moins d’un dollar par jour. Cette situation d’extrême pauvreté se traduit par une forte dépendance de la population au bois énergie comme presque unique source d’énergie de cuisson avec comme corollaire :
La surexploitation des ressources ligneuses disponibles ;
L’accélération du processus de dégradation de l’environnement naturel ;
La disparition des espèces végétales et animales ;
L’érosion des sols ;
Les risques d’affections respiratoires et des traumatismes liés aux yeux.
En outre, les grandes villes dont la ville de Bangui offrent un bel exemple de villes polluées par les déchets. Quotidiennement produits dans les ménages, ces déchets restent anarchiquement entassés et ceux collectés ne sont pas valorisés. Le déficit d’assainissement représente un danger et un facteur de risque important pour les ressources en eau souterraine, en eau de surface, les ressources halieutiques, la santé publique et pèse directement sur la capacité de travail des habitants et sur le dynamisme de notre économie.
Face à cette situation qui fragilise le cadre de vie de l’homme soumettant l’environnement à des risques de plus en plus imprévisibles, il est une nécessité vitale de mettre en œuvre une politique pouvant faciliter l’accès des populations à une source d’énergie moderne moins polluante pour la cuisson des aliments et surtout engager des réformes afin d’assainir et d’améliorer le cadre de vie des populations urbaines et rurales suivant la logique du développement durable.
En effet, dans le cadre du processus de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts, il semble qu’il est prévu de mettre un accent particulier sur l’utilisation des foyers améliorés afin de tenter de minimiser l’utilisation du bois pour satisfaire la demande en énergie de cuisson. Excellence, s’il convient de respecter la nature, l’homme doit avant tout être la première priorité. Il n’est pas juste de se lancer dans des dépenses considérables pour des objectifs écologiques à finalité parfois douteuse si cela doit conduire à un appauvrissement du peuple Centrafricain et au maintien de la pauvreté dans notre pays. Nous sommes dans un monde moderne et la protection de l’environnement doit être encadrée de mesures législatives adéquates et de progrès technologiques qui engendre le bien-être social. Dans un contexte où on parle de plus en plus de Développement Durable, nous pensons qu’il est inconcevable dans ce monde moderne que nos populations continuent de faire recours à une source d’énergie non moderne, dangereuse pour l’homme et son environnement. En s’appuyant sur mon mini mémoire pour l’obtention de mon certificat en Développement Durable de l’Ecole Centrale Paris, je formule les propositions suivantes :
Propositions
En considérant le fait que l’énergie est un facteur incontournable du développement et la faible valorisation des différentes sources d’énergie existantes, il est indispensable de mettre à la disposition de nos populations d’autres sources d’énergie plus moderne, plus adaptées, plus accessibles et plus respectueuses de l’environnement. Il est utile de préparer les populations et de les amener à percevoir l’utilisation d’énergie moderne et la lutte contre l’insalubrité comme un défi à notre génération. Les effets de cette démarche pourraient être plus visibles avec les populations des zones urbaines.
Nous formulons à cet effet des propositions en 8 points :
Organiser un colloque national sur l’enjeu du gaz naturel et du biogaz comme réponse stratégique à la diminution de la pression excessive exercée sur notre couvert végétal ;
Elaborer des projets nationaux dans l’optique de faire la promotion du gaz naturel et du biogaz comme sources modernes d’énergie de cuisson ;
Réaliser une enquête pour évaluer la demande énergétique notamment en énergie de cuisson par ménage ;
Réaliser une enquête pour évaluer la production de déchets par ménage
Faire le transfert de technologie et de savoir-faire dans le cadre d’une coopération sud-sud en matière d’utilisation du gaz naturel et du biogaz comme énergie de cuisson ;
Faire le plaidoyer auprès du gouvernement et des partenaires au développement pour la subvention du gaz naturel et le développement de la filière biogaz ;
Sensibiliser aux questions d’environnement ; Aller vers la création de la police de l’environnement et le renforcement de la participation des citoyens ;
Aller vers la valoriser des déchets biodégradables.
Excellence, la diversification des sources d’énergie de cuisson présente un intérêt capital pour notre pays, et facilite l’accès de nos populations à une source moderne d’énergie de cuisson. L’utilisation du gaz naturel ou du biogaz aura un impact positif à plusieurs niveaux à savoir :
L’amélioration des conditions de vie de nos populations
La sauvegarde de l’environnement par la diminution de la pression sur les ressources forestières, réduisant ainsi la menace de désertification
La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts ;
La participation à l’assainissement des milieux urbains
Il est alors opportun que le gouvernement s’engage véritablement sur la voix du développement durable. Cet engagement doit passer par la prise des décisions qui maintient l’équilibre entre la modernité et la protection de l’environnement. L’exemple de certains pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est peut nous servir de guide.
Restant à votre disposition pour toute information complémentaire, je suis disponible pour vous rencontrer lors d’un entretien.
Veuillez agréer Excellence, l’expression de ma considération distinguée.
ISSAPA MBOLIGBE Donatien Patrick
Physicien, Energéticien-environnementaliste
Cél : 70165024 / 72095892
Email : issapapatrick2@gmail.com