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Centrafrique: et si le rêve de Boganda pouvait inspirer les dirigeants Centrafricains
Publié le lundi 17 novembre 2014  |  Centrafrique Libre
Fin
© Autre presse par DR
Fin du séminaire des évangéliques de la RCA et de Côte d ’ Ivoire
Fin du programme ‘’In Centrafrique’’, lancé le 18 octobre dernier à Bangui, à l’initiative de l’Alliance des évangéliques de Centrafrique en partenariat avec la communauté chrétienne ivoirienne dénommée ‘’message de vie’’ du Révérend Mohamed Sanogo
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Barthelemy Boganda, le Père fondateur de la RCA, disparu avant l’indépendance, rêvait pour son pays, d’une société juste, fondée sur le respect des libertés fondamentales. Cinq décennies après sa mort, force est de constater un fossé entre ce rêve et la réalité.


Pour beaucoup de Centrafricains, Boganda avait une vision progressiste du développement. Déjà, en son temps, il avait jeté les bases d’un mouvement démocratique. A travers notamment un projet de société visant l’émancipation de son peuple, axé sur trois principes : l’unité nationale, la promotion des libertés fondamentales et le regroupement sous-régional.

Mais au lendemain de l’indépendance en 1960, les différents dirigeants qui se sont succédés à la tête de la RCA, quoique se réclamant invariablement de l’héritage de Boganda, vont travestir cette vision. D’où la cassure entre les nobles idéaux de ce grand homme et la réalité.

En effet, quel que soit leur mode d’accession au pouvoir, tous ceux qui, jusque-là ont présidé aux destinées de la Centrafrique, ont en commun deux lacunes fondamentales : l’absence de programme et la gestion classique des affaires publiques.

Ce qui induit la volonté manifeste des dirigeants de ne pas consulter ni de rendre compte très souvent au peuple, dont ils devraient en principe tenir leur légitimité. Ajouté à cela, la politique d’exclusion et de division qui ont été à l’origine des récurrentes crises que connaît le pays jusqu’alors. La RCA a du pain sur la planche. Il serait important alors de revoir la carte politique de ce pays dont l’avènement de la Seleka a montré le vrai visage.

En cela, il faudrait refonder un Etat digne de ce nom. Car les Centrafricains n’auront jamais pensé, même dans leurs pires cauchemars vivre ce qu’ils ont vécu : leur pays a été mis sens dessus dessous. Il a été amputé des deux tiers ; sa population a été asservie. La RCA a plongé dans un abîme profond dont il faudrait le sortir. Il est facile que l’objectif de ce énième changement est de panser les plaies d’un pays ravagé par les bandes armées et de privilégier un consensus, c’est-à-dire la volonté de se mettre ensemble, de travailler sur des objectifs particulièrement bien ciblés : rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire, assainir les finances pour ramener la paix, aller à des élections transparentes.

Cependant au regard des choses, tout se passe comme si les dirigeants de la transition sont légitimes, n’ayant pour ainsi dire, de compte à rendre à personne. Si l’on n’y prend pas garde, le processus de retour à la légalité constitutionnelle va se transformer en chaos.

Il vous souviendra que c’est l’absence de consensus et de division commune depuis l’indépendance à nos jours qui a fait traverser au pays toute une série de crise récurrentes tels que les coups d’Etat, les mutineries, les rebellions et les grèves…

Des Centrafricains souffrent énormément dans leur chair et dans leur cœur aujourd’hui. Pour avoir perdu, au cours de ces tristes périodes, des personnes qui leur sont chères, des biens. L’unité nationale chère à Boganda a donc volé en éclats.

De ce qui précède, les Centrafricains veulent désormais tourner cette page sombre de l’histoire de leur pays et que les dirigeants centrafricains puissent prendre la mesure de ces multiples crises afin de répondre aux attentes des populations tout en étant inspirés par le rêve de Boganda.

Freddy MASSENGUE
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