Bangui- En marge de la 71ème session ordinaire de l'Assemblée générale des nations Unies, une réunion ministérielle sur la République Centrafricaine s'est tenue le 23 septembre 2016 en présence du Président Centrafricain Faustin Archange Touadéra et les partenaires de la RCA.
La rédaction de l'Agence Centrafricaine de Presse, publie in extenso le Communiqué publié à l'issue de la réunion.
1. Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, au nom du Secrétaire général, a
convoqué une réunion ministérielle sur la République centrafricaine (RCA) le 23
septembre 2016, en présence du Président de la République centrafricaine, Son
Excellence Professeur Faustin Archange Touadéra, et des partenaires clefs de la RCA,
dont la France, les Etats-Unis, l’Union africaine, l’Union européenne, la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, la Banque mondiale ainsi
que le Président de la configuration de la Commission de consolidation de la paix
pour la République centrafricaine. Cette réunion a donné au Président Touadéra,
l’opportunité de présenter les progrès réalisés par le Gouvernement centrafricain dans
la mise en oeuvre de sa vision pour la stabilisation de son pays, particulièrement dans
les domaines de la réconciliation nationale, le désarmement, la démobilisation, la
réintégration et le rapatriement des membres des groupes armés, les réformes clés
dans le secteur de sécurité et de la défense, la bonne gouvernance, la promotion et la
protection des droits de l'homme, en particulier les droits des femmes et des enfants
ainsi que la lutte contre l’impunité.
2. Les participants ont salué la vision du Président Touadéra pour transformer le
pays ainsi que ses priorités immédiates pour résoudre les causes profondes du conflit
et favoriser le développement du pays à long terme. Ils ont encouragé les autorités
centrafricaines à continuer leurs efforts en faveur d’une approche inclusive associant
toutes les composantes de la société centrafricaine. Les participants ont également
insisté sur l’importance d’actions concrètes pour obtenir des progrès rapides dans le
processus de paix et la réconciliation nationale à tous les niveaux de la société, et
pour permettre le retour des 468.000 réfugiés et des 384.000 personnes déplacées
internes, afin qu’ils retrouvent leurs biens et leurs moyens de subsistance.
3. Reconnaissant que la présence continue des groupes armés représente
l’obstacle le plus immédiat à la stabilité et au redressement du pays, les participants
ont encouragé les autorités centrafricaines à poursuivre leurs efforts pour mettre en
oeuvre un processus de concertation avec les représentants des groupes armés au sein
des instances prévues à cet effet en vue de permettre le lancement sans délai du
programme national de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement. Les
participants ont également encouragé les autorités centrafricaines à s’assurer que ce
processus s’inscrive dans le cadre plus large des stratégies visant à traiter les causes
profondes du conflit, en particulier à travers un dialogue inclusif au niveau national et
local et favorisant le désenclavement et le développement équitable de toutes les
régions du pays. Les participants ont souligné que ces efforts devaient aller de pair
avec la mise en oeuvre de réformes concrètes dans les secteurs de la sécurité, de la
défense et de la justice, et bénéficier du soutien indéfectible de la Mission intégrée
multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine
(MINUSCA) ainsi que du reste de la communauté internationale.
4. Le Président Touadéra a présenté la proposition du Gouvernement
centrafricain de Cadre d’Engagement Mutuel entre le Gouvernement centrafricain et
ses partenaires internationaux, régionaux et bilatéraux. Le Président a réaffirmé sa
volonté de finaliser le document pour la conférence de Bruxelles pour la République
centrafricaine, afin de donner un signal fort d’un partenariat durable entre la
République centrafricaine et la communauté internationale, pour obtenir une paix
durable. Le Président a souligné que le Cadre d’Engagement Mutuel (CEM-RCA)
proposé et le processus de Relèvement et de Consolidation de la Paix en République
centrafricaine (RCPC) devaient constituer des cadres cohérents et complémentaires
pour orienter la relation entre la RCA et ses partenaires internationaux. Les
participants ont salué le Cadre d’Engagement Mutuel comme un mécanisme
important pour maintenir un haut niveau de partenariat stratégique entre la
République centrafricaine et la communauté internationale.
5. Les participants ont souligné le rôle crucial que jouera la conférence des
partenaires de la RCA et des bailleurs de fonds, qui se tiendra à Bruxelles le 17
novembre, pour sécuriser les ressources nécessaires afin de permettre la mise en
oeuvre des priorités visant le relèvement et la stabilisation du pays au cours des trois à
cinq prochaines années. Les participants ont également exprimé leur préoccupation
devant le manque de financement, entravant une réponse adéquate à la crise
humanitaire en cours en RCA, avec 2,3 millions de personnes ayant besoin d'aide. Les
participants se sont accordés à travailler ensemble durant les prochaines semaines,
pour encourager de nouvelles promesses financières en soutien à ces priorités,
notamment auprès de nouveaux donateurs potentiels pour la RCA. Ils ont enfin
souligné la nécessité pour le gouvernement de mettre en oeuvre des réformes
structurelles dans le domaine de la gouvernance, de la décentralisation et de la gestion
des finances publiques afin que ces fonds soient investis de manière efficiente, ainsi
que l’importance d’un engagement dans la durée, y compris à travers le Groupe
International de Soutien.
New York, 23 septembre 2016