Depuis quelques jours, l’affaire de la gestion opaque, anarchique et non rentable des documents administratifs parmi lesquels la carte nationale d’identité, le passeport, la carte de séjour, les visas d’entrée, le certificat de nationalité pour ne citer que ceux – là, a défrayé les chroniques. Tous les combattants de la liberté, les démocrates dignes de ce nom et tous les résistants à l’occupation de la République par des conquistadores, ont dénoncé par exemple, de la manière la plus vive, l’attribution du juteux marché de la confection du passeport, à la société dénommée Africard Co Rca et ont encouragé le ministre de la sécurité publique, Jean – Serge Bokassa, non seulement à revenir sur cette convention, mais surtout à octroyer la gestion de cette activité à une société centrafricaine. Lors de la dernière session extraordinaire portant examen et adoption de la loi de finances rectificative, tant pendant les travaux en commissions sectorielles qu’au cours de la plénière, les représentants du peuple s’en sont saisis et ont interpellé à ce propos les ministres et leurs experts. Des propositions ont été faites et prises en compte, non seulement en vue de renflouer les caisses de l’Etat, mais surtout de disposer d’une banque de données fiables, caution de crédibilité vis – à – vis des partenaires et un signal très fort de bonne volonté et de bonne gouvernance à l’endroit des organisateurs de la table ronde de Bruxelles. Quelques jours plus tard, cet appel du pied, expression du vœu légitime de tout un peuple à la pleine jouissance de sa souveraineté, est parvenu au plus haut sommet de la République et semble avoir été entendu par le président de la République, Touadéra et tout son gouvernement sans exclusive.
En effet, selon des informations dignes de foi en notre possession, une convention vient d’être signée entre le gouvernement centrafricain, représenté par le ministre des finances et du budget, Henri – Marie Dondra et la société ci – devant dénommée Centrafrique Cartes Systèmes (CCS), filiale de la société ivoirienne « Ivoire Cartes Systèmes ». Pour la gouverne des uns et des autres, Ivoire Cartes Systèmes dispose d’une approche scientifique et globale de la reconstitution des bases de données et de la sécurisation des recettes, en Côte d’Ivoire. Du fait de ses compétences techniques transversales, de sa solide expérience en matière de relèvement des ressources, au lendemain d’une terrible guerre civile qui a ravagé ce pays frère et ami, et de sa capacité à financer l’ensemble des projets identifiés, Ivoire Cartes Systèmes a séduit, entre plusieurs offres des plus sérieuses, et a convaincu le président Touadéra, le premier ministre, Sarandji et toute son équipe gouvernementale, de son sérieux, de son offre la plus avantageuse et la mieux adaptée au contexte centrafricain, et de sa totale disponibilité à mettre son savoir – faire au service de la République centrafricaine. Une offre dont l’expertise a déjà fait ses preuves, dans le cadre de l’amélioration du système de gestion des finances publiques et de la bonne gouvernance, au Mali, Burkina – faso, Sénégal, et même au Niger. Une offre des plus sérieuses qui a permis au Rwanda de recouvrer une bonne santé financière, d’être classé parmi les sept (7) pays les mieux gérés au monde, et d’être une puissance économique émergente au sud du Sahara. Un partenariat stratégique secteur public/privé, gagnant – gagnant, dans le cadre de la coopération sud/sud qui a le mérite de servir de locomotive au développement des initiatives privées dans notre pays. En contrepartie de ses obligations, des sources dignes de foi soutiennent que le gouvernement n’a lésiné sur aucun moyen pour que la direction générale de la société « Centrafrique Cartes Systèmes » revienne à un centrafricain et que cette société soit véritablement une affaire des centrafricains. Un acte louable, courageux et éminemment politique de la part d’un gouvernement responsable et digne de ce nom, car depuis plusieurs années aucun gouvernement n’a eu la volonté politique de prendre une telle heureuse initiative et une si patriotique décision. Un acte qui doit retenir l’attention de tous les combattants de la liberté et recevoir un satisfecit populaire. Un acte enivrant et ensorcellant certes, mais un acte qui appelle aussi à la vigilance et au contrôle.
Rappelons qu’afin d’apporter un plus à la République centrafricaine, ICS a décidé que les solutions aux problématiques identifiées en RCA, liées à la mauvaise gestion des ressources propres et à leurs évasions, doivent être portées par des centrafricains. C’est dans cette dynamique que la société Ivoire Cartes Systèmes a créé la société « Centrafrique Cartes Systèmes » en abrégé CCS, à qui elle a transféré l’ensemble de ses compétences. Un transfert de compétence qui s’accompagnera de la création de 350 emplois directs et plus de 500 emplois à terme. Une véritable bouffée d’oxygène par la création des richesses et de l’emploi !
Avant d’arriver à la signature de cet accord de concession, plusieurs missions ont été effectuées en Centrafrique par les experts de la société Ivoire Cartes Systèmes. Des échanges fructueux ont été menés entre ces experts et les responsables politiques et techniques de certains départements ministériels. C’est à l’issue de ces missions que des solutions ont été proposées aux problématiques identifiées. Ces solutions serviront à reconstituer les bases des données qui ont été détruites ou perdues pendant la crise, augmenter sensiblement le niveau des recettes de l’Etat, moderniser la gestion des différents départements ministériels par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, et à renforcer le climat de sécurité financière. Le domaine d’intervention de la société CCS est vaste et touche les départements ministériels les plus importants que sont le ministère des finances et du budget, le ministère de la justice, le ministère de l’éducation nationale, le ministère des transports et de l’équipement, le ministère de la sécurité publique, le ministère de l’environnement, etc. L’objet de son offre vise au traitement et à la sécurisation des diplômes, des certificats de nationalité, des permis de conduire, des cartes grises, des plaques d’immatriculation, des passeports, des cartes nationales d’identité, des cartes d’étudiant, etc.…..Un si vaste chantier !
En termes clairs, chaque ministère délivre des documents sécurisés et stockés dans une base de données dédiée. Les informations obtenues à partir des bases de données de ces différents ministères sont répliquées et centralisées dans une base de données dite « base de données biométrique centralisée ». L’interconnexion et la centralisation des différentes bases de données permettent l’échange des informations entre les différents ministères. La synchronisation avec les différentes bases de données dédiées des ministères permet l’actualisation rapide de la base de données biométrique centralisée. L’accès aux données mises à disposition des ministères est soumis à un contrôle préalable conformément à la politique de gestion des informations définie par l’Etat.
De façon générale, la mise en œuvre des projets confiés à ICS, à travers CCS permettra l’augmentation des recettes fiscales, la modernisation de la gestion des différents ministères par l’utilisation des TIC (création des bases de données, partage et synchronisation en temps réel, réplication des données sur un site distant, etc.), l’exploitation des bases de données pour des requêtes et statistiques, l’endiguement de la fraude, la célérité du traitement des demandes.
Voilà une décision courageuse qui a le mérite d’avoir les félicitations de tous les combattants de la liberté. Une décision politique responsable qui a été validée par le conseil de cabinet du 13 septembre, puis entérinée par le conseil des ministres du 15 septembre, autorisant in fine et à l’unanimité le ministre des finances et du budget à signer la convention en date du 22 septembre 2016. Une décision qui est à mettre à l’actif et sur les acquis du président Touadéra et du gouvernement Sarandji, qui constitue un premier signal fort aux nombreux défis à relever, et qui doit recevoir l’approbation et un indéfectible soutien de la part de tous les combattants de la liberté. Car, les combattants de la liberté ne doivent pas seulement critiquer, mais doivent aussi reconnaitre la justesse et la noblesse de certains actes positifs. Et cette décision de confier la gestion, le traitement et la sécurisation des documents administratifs à CCS en est véritablement un, sous l’œil vigilant et inquisiteur du peuple…..
Jean – Paul Naïba
Par: Freddy MASSENQUÉ.