Quand l’insécurité règne dans un pays, sa sœur jumelle, l’escroquerie, s’épanouit et se développe au même rythme. Certains Centrafricains inconscients, qui brillent d’ailleurs par leur mauvaise pratique de tous les jours, trouvent une occasion de soutirer frauduleusement de l’argent ou des biens appartenant à des paisibles citoyens. C’est le cas du sieur Stéphane Toïma, un agent de transit basé à Bangui qui s’est spécialisé dans le détournement des fonds du dédouanement des marchandises appartenant aux particuliers. Il est activement recherché partout à Bangui par la Gendarmerie et la Police criminelle. Pour cause, une trentaine des plaintes pour vols et détournement en bande organisée à son encontre et compagnie.
Selon la réglementation douanière dans la zone CEMAC, seul les transitaires, qui sont des professionnels mandatés dans le domaine des formalités et de la liaison entre les différents transporteurs d’une marchandise jusqu’à sa destination, doivent être les interlocuteurs agréés mandatés par l’expéditeur ou le destinataire à procéder à des formalités douanières auprès des différents services compétents. En ce sens, tous les déclarants en douane doivent nécessairement être identifiés au moins par un Transitaires reconnu avant toutes activités liées aux douanes dans la région. Pour certains centrafricains qui, du jour au lendemain, se déclarent incognito déclarants en douane, c’est une occasion pour eux de soutirer frauduleusement de l’argent à leurs compatriotes qui se battent tous les jours pour sortir leur tête de l’eau.
Dans une enquête menée par CNC auprès du Bureau du Procureur de la République à Bangui, de la Police criminel et de la Gendarmerie nationale, une affaire rocambolesque digne d’un roman policier avait retenu notre attention. Nous avons décidé de rendre public cette affaire afin d’alerter l’opinion publique nationale et internationale non informée de bien faire attention dans le choix de leur transitaire.
Il s’appelle Stéphane Toïma déclarant en douane de nationalité centrafricaine et âgé d’une quarantaine d’années. Il représente la société de Transit CAMAS et est domicilié à Bangui. Stéphane Toïma, apparemment à l’article de la mort vu ses agissements, profite de l’affaiblissement de l’Etat centrafricain pour dépouiller ses clients. Il fait l’objet d’une trentaine des plaintes déposées contre lui près du Tribunal Correctionnel de Bangui pour plus de 15 chefs d’accusation d’abus de pouvoir, détournement de plus 200 millions de F CFA, faux et usage de faux, vol et escroquerie en bande organisée.
D’après les résultats partiels de l’instruction judiciaires que CNC a pu lire, le Directeur escroc Stéphane Toïma, quand il reçoit ses clients, exige à ce que ces derniers lui versent tous les frais des douanes et frais annexes y compris ses honoraires avant de commencer les démarches. Une fois l’argent encaissé, il fabrique, de son bureau, les moyens de preuve de versement des frais des douanes sur le compte du Trésor public. S’il fait face à un client docile, il lui redemande quelques jours plus tard, les frais de port et de caution afin que son ou ses véhicules sortent. En réalité, le Directeur escroc Stéphane Toïma ne pratique que l’escroquerie, faux et usage de faux et les clients n’auront jamais leurs biens ou ne verront jamais leurs liquidités sorties revenir au bercail sauf si sa femme, très digne, s’interpose.
Durant la transition, son affaire marchait à merveille et a laissée sur le carreau une centaine des victimes qui ont décidé de s’en remettre à la justice. Depuis quelques semaines, les choses ont changé et le Procureur de la République a décidé finalement de mettre tout son poids. Le sieur Stéphane Toïma a quité precipitalement Douala pour revenir à Bangui vivre dans la clandestinité.
Selon des informations reçues ce matin, la Société de transit CAMAS vient de suspendre et interdire au sieur Stéphane Toïma de mettre ses pieds dans l’entreprise. L’homme, qui cherche à partir se réfugier, court toujours dans la nature. Pour combien de temps encore? Pourquoi une telle vie? Sûrement en lisant cet article, l’escroc fera mouvoir sa langue pour mentir à ses proches comme il aime le faire et dire à ses amis qu’il faisait partie du club des « hommes d’affaires » ayant financé en partie la campagne électorale des candidats Dologuélé et de Sylvain Patassé.