Un officier de l'armée centrafricaine a été tué mardi matin dans le quartier musulman PK5 de Bangui, et trois éleveurs peuls ont été tués en représailles
Un officier de l'armée centrafricaine a été tué mardi matin dans le quartier musulman PK5 de Bangui, et trois éleveurs peuls ont été tués en représailles, a appris l'AFP auprès du ministre de la Sécurité Jean-Serge Bokassa.
"Marcel Mombeka a été tué du côté du PK5 dans des zones sous contrôle de groupes d'autodéfense" du quartier, a déclaré à l'AFP le ministre qui parle d'une situation "extrêmement tendue".
Ces groupes d'autodéfense sont liés à des éléments "radicaux appartenant à la communauté musulmane", d'après le ministre.
Le commandant a été mortellement touché par balle alors que son véhicule stationnait non loin du marché, en compagnie de son fils de 14 ans qui a été légèrement blessé mais dont les jours ne sont pas en danger, selon les témoignages recueillis par un correspondant de l'AFP.
Les auteurs de cet acte ne sont pas identifiés.
Trois éleveurs peuls (musulmans) ont été tués plus tard "en représailles" alors qu'ils faisaient paître leur troupeau devant l'abattoir de Bangui dans le 6e arrondissement, d'après le ministre.
"Les forces de sécurité ont protégé une vingtaine d'éleveurs qui ont été acheminés vers la gendarmerie pour leur protection", a ajouté M. Bokassa.
La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca, environ 12.000 hommes) "dénonce ces actes inadmissibles qui menacent la paix et la stabilité encore fragiles, obtenues à la suite d’efforts considérables de la part des autorités centrafricaines et des forces internationales".
La prise du pouvoir par les rebelles Séléka (coalition en sango) à dominante musulmane en 2013, après le renversement de l'ex-président François Bozizé, a précipité la Centrafrique dans le chaos. Une contre-offensive de milices anti-Balaka, majoritairement chrétiennes, a entrainé de nouvelles exactions contre la communauté musulmane .
Le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, d'après les Nations unies.