Bangui – coordonnateur des milices anti-balaka, Patrice Edouard Gaïssona est bien un des ordonnateurs d’assassinats odieux de centaines de musulmans centrafricains. Et contre tout logique, il se pavane librement à Bangui, en toute impunité. Ce qui lui donne des ailes, il se prend tout autant pour le ministre de l’intérieur et pour celui de la justice. Une démonstration dans la lettre de l’inexistence de forces de sécurité en RCA.
Mais comment Edouard Gaïssona peut-il être maintenu à la présidence du Football Centrafricain ?
On le pensait ranger des voitures, mais ce matin, durant l’assemblée générale des Anti-Balaka dans la capitale, regroupant une quarantaine de représentants de Bangui et des provinces, et en présence de membres du gouvernement, de la MINUSCA et de représentants de l’ambassade France, il est royalement apparu comme étant toujours bien le coordonnateur de la rébellion Anti-Balaka au niveau national. Et insidieusement, comme une sorte de général en chef des Forces armées de défense centrafricaines.
Et de tenir un discours inouï, qui n’a semblé déranger aucun des représentants du gouvernement, il s’exprimait comme si étant le ministre de l’intérieur de la Centrafrique, allant jusqu’à justifier le meurtre d’autrui comme acte d’auto-défense.
Extrait :
“On ne doit pas laisser la colère dominer l’intérêt supérieur de la nation. Il faut maintenant chercher la paix, chercher même des pourparlers avec nos frères Séléka centrafricains, pour que définitivement, on tourne le dos à ce qui se passe dans notre pays.
Nous avons voulu que les “patriotes” (NDLR : Anti-Balaka) soient traités également comme tous les centrafricains. Ceux (NDLR : Anti-Balaka noyautant les FACA) qui sont dans les Forces de défense et de la sécurité reprennent leur travail et défendent leur patrie.
A la communauté internationale de faire son travail. Ils sont là mandaté pour un travail pour le bien du peuple centrafricain.
Nous voulons que les choses changent.
On ne peut pas, en tant que centrafricains, regarder des groupes de bandits venir détruire, tuer.
On doit réagir (NDLR : Tuer) en situation de légitime défense pour protéger nos arrières garde.
Nous sommes à Bangui, mais nous avons également des villages. En conséquence, nous devons protéger ces parents qui sont sans défense.”