Paris – C’est à la discrétion de la presse occidentale, et certainement pas à celle de la Centrafrique que la situation en RCA est connue du reste du monde. Première invisibilité, la presse française en premier lieu ne s’intéresse pas aux media centrafricains, pourtant les seuls à relayer les informations au quotidien. Seconde invisibilité, la dite communauté internationale ne réagit qu’aux messages et infos filtrés, à sa gloire, et souvent hors sol de la MINUSCA. Conséquence, la RCA replonge dans le noir. Car on n’y croit plus !
A Paris, au “bureau Afrique” du Quay d’Orsay, un fonctionnaire, habituel fournisseur de tuyaux OFF à LNC de réagir, et comme d’habitude sous strict anonymat :
“Sans être raciste ou quoi que ce soit du genre, il est à constater que la République Centrafricaine sacralise tous les clichés que nous européens, même les plus ouverts véhiculons sur l’Afrique. Truquages électoraux, que vous-mêmes ne cessez de dénoncer sur votre media, politiciens corrompus, gouvernement fantôme, bandes armées avec des état majors militaires propres dans un pays de Droit, enfin dit tel; instabilité politique chronique due à l’immaturité d’une classe politique, plus soucieuse de son bien être et de son enrichissement que de celui du peuple, et j’en passe et des meilleurs.
La Centrafrique est actuellement le pays le plus pauvre du monde, je parle sous votre autorité, vous venez de me l’apprendre. Ce qui n’est pas étonnant, ce pays pourtant naturellement très riche en potentialités naturelles, étrangement dépend à 100% des aides occidentales et des actions humanitaires pour survivre.
Nous constatons, sans jugement personnel aucun, que le programme du président Faustin Archange Touadera n’est en fait que la redite du sur place de Bozizé : ne compter que sur l’aide internationale. Touadera attend beaucoup des bailleurs de fonds à Bruxelles dans quelques jours. Mais ceci n’est pas un programme de gestion d’un pays, c’est de la mendicité dans sa plus simple expression. Mr Dologuélé son opposant a raison de parler de son immobilisme et de son manque d’imagination et d’initiatives.
Car il est un fait que 6 mois plus tard, ce président n’a rien fait de concret en RCA. Rien d’étonnant, il n’avait pas de programme de gouvernement, à part des déclarations d’intention. Pas une seule mesure de relance en interne de l’économie.
Et dire qu’il attend de la France par exemple d’être informé sur la progression de l’enquête sur cette sale affaire des viols par des soldats de la Sangaris, c’est hallucinant. Pourquoi lui n’a pas autorisé le parquet de Bangui a ouvrir une enquête judiciaire là dessus ? Les faits avérés, car il faut cesser de mentir aux gens se sont déroulés chez lui, dans son pays, sur des mineurs de son pays. Il en est au premier chef le plus concerné, et il ne fait rien. Qui peut comprendre, dans la ligne des choses qu’il attende du pays des “violeurs supposés” de faire la lumière sur ce qui lui de Droit et à la justice centrafricaine ? Vous le qualifiez de touriste international. Dans la blague, il y a du vrai. Il y a le feu à la maison, et lui avant même d’être confirmé président, commençait déjà à aller faire de la promenade récréative à l’extérieur.
On ne sait plus, plus de 60% du pays est hors contrôle. Depuis février 2016, que fut-il fait pour mettre fin à cela ? Les centrafricains ne voulaient plus de la Sangaris, très bien, et la MINUSCA, n’est-elle pas actuellement invisible, ne régissant que comme une de vos journalistes les qualifiait de “La cavalerie arrivant toujours trop tard pour compter les morts” ?
Il ne nous semble pas que le rôle des casques bleus dans un pays en crise grave comme la RCA puisse ne se limiter qu’à des discours, de visites protocolaires, de distribution de parapluies à des enfants, et de comptage des morts après coup, et souvent avec des chiffres incomplets, systématiquement minorés, que la presse locale nie à chaque fois.
Pour finir, la Centrafrique disparaît du radar mondial et cesse d’intéresser les publics ici, parce qu’elle n’est pas comprise. Comment allez-vous justifier auprès du français moyen que des centrafricains tuent des agents humanitaires venus les aider et saccagent leurs locaux ? On ne peut ni admettre, ni comprendre cela, encore moins justifier. Sans être désagréable, l’image de la RCA véhiculée ici est celle d’un pays, dont on ignore même la localisation, de cannibales, de puérils incapables de s’auto-gérer et de sauvages illettrés à tous les étages.
L’image de ce pays est tellement négative qu’un “Téléthon” pour la RCA serait un fiasco monumental. Et d’ailleurs, actuellement, à part nous et des rares, qui l’aide encore financièrement ?
Les gens se lassent d’un pays qui perpétuellement, ne fait rien pour s’aider lui-même et se suicide d’avantage tous les jours, avec une grille de lecture absurde de croyance du pays en deux, musulmans d’un côté et chrétiens de l’autre. Les autres qui ne sont ni les uns n’existeraient pas ? Et ceci dans un pays se disant laïc – c’est un peu déjanté tout ça.
Et contrairement à vos dires Gilles, ce n’est pas la faute de la presse si la Centrafrique entre dans le noir du désintérêt international, mais à celle des centrafricains eux-mêmes, envoyant au reste du monde des signaux très contradictoires sur leur volonté de s’en sortir.
Ah, l’histoire des viols impunis et classés SECRET DEFENSE ? Ca il faut aller en parler avec LE DRIAN cher ami.”
LAMINE MEDIA