Constat visuel et sauf erreur, de nombreux pays africains d’Afrique centrale restent encore des pseudo-pays indépendants toujours à demeurer sous domination de type coloniale, et donc peu ou prou, à la botte.
Gabon, Congo-Brazza, Tchad, Centrafrique, Cameroun, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Burkina Faso, pour les plus visibles, issus de l’ère francophone.
Les pratiques politiques, depuis les indépendances quotidiennement offrent la démonstration que l’Autodétermination des pays africains est et demeure une simple vue de l’esprit.
En Afrique francophone, la notion d’auto-détermination des peuples n’est qu’une variable politique structurelle pour des opportunités.
Mais avant d’évoquer le concept d’auto-détermination, il convient en préalable d’évoquer la construction de l’ETAT.
Comprendre, un pouvoir décisionnel en charge de la gestion rationnelle du pays pour le bien de tout un chacun.
C’est en principe un gouvernement, des élus du peuple réunis en assemblée, des fonctionnaires et des forces régaliennes de sécurité.
Là dessus, il y a faille : les bases militaires française au Sénégal, à Djibouti, au Gabon, au Tchad, c’est pour le bien être des autochtones ?
Force est de penser, et à raison, que l’exercice de la souveraineté de l’État dans ces dits pays, n’est que simple abstraction théorique.
EVIDENCES ?
Les “Républiques africaines” n’ont de démocratie, que les façades, et sont plus certainement de véritables monarchies dictatoriales, flirtant avec des pratiques dignes des “républiques bananières”; terrains de jeu pour les aventuriers, et les moindres tyranneaux sans idée ni perspectives, à part leurs propres satisfactions personnelles pour exercer un pouvoir, généralement conquis par la force et très souvent, dans le sang.
Ainsi, avec des individus au pouvoir depuis des décennies sans discontinuer (Biya, Deby, Obiang, N’Guesso etc..), le terme de Constitution n’a plus de validité.
Ce qui ramène tout simplement au moyen âge, aux pratiques ancestrales des pouvoirs dits “traditionnels” et à la main.
L’habile Idriss Deby au Tchad, a poussé le vice jusqu’à ne pas faire inscrire dans la Constitution tchadienne de limite d’exercice d’un président au pouvoir, en occurrence, lui-même.
La boucle est bouclée, étant entendu que par ailleurs, tous pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire dans le pays étant sous son contrôle.
COMPLICITES ET MANIPULATIONS DU DROIT DES PEUPLES
Blaise Compaoré, assassin de son prédécesseur Thomas Sankara avec l’aval de la France, l’ancienne puissance coloniale et la complicité des USA, est resté, et en toute impunité, 27 ans au pouvoir avant d’être brutalement bouté dehors récemment par le peuple dans la rue.
Il doit sa longévité au pouvoir grâce au soutien sans discontinuer de ‘la Mère patrie’, la Métropole, qui l’avait soutenu comme étant son “meilleur allié dans la région”.
Une rhétorique maintes fois en usage sur le continent, de la Côte d’Ivoire d’Houphouët, le Pape de la Françafrique, à la RCA de Bokassa, en passant par le Gabon de Bongo, héritier du sceptre Françafrique d’Houphouët-Boigny.
La position française en Afrique francophone n’a jamais été ambiguë.
Seuls les naïfs et les rêveurs auraient pu en douter.
Elle tient à ce qu’en disait De Gaulle dans les années 60 à Michel Debré son Premier ministre :
“Pourquoi accorder des facilités à ces nègres si nous n’en tirons pas bénéfice ?”
La démocratie de façade en Afrique n’est donc pas destinée à ouvrir la voie à l’expression des aspirations des populations.
Son but est de satisfaire les intérêts coloniaux, par l’entretien d’élites locales corrompues et à la botte.
L’alternance au pouvoir aux forces d’opposition politique est exclue.
Schéma classique d’asservissement :
1- Un individu déguisé en militaire, abuse de la faiblesse de l’Etat, et prend le pouvoir par la force
2- La Communauté internationale s’indigne un temps et condamne (mollement)
3- La puissance coloniale, consultée en fait avant la prise de pouvoir s’assouplit, puis incite la communauté internationale à valider le dictateur président auto-proclamé.
L’Union Africaine qui ne sert que chambre d’enregistrement, après également des protestations de façade, avalise.
Et pas le choix, elle est truffée de dictateurs du même acabit.
4- Le dictateur organise quelques années après, des élections truquées que donc il ne perdra pas, et de là, s’éternise au pouvoir, en neutralisant toute opposition.
Ce schéma s’applique à la perfection au Congo-Brazzaville de Sassou N’Guesso et ailleurs.
Plus pervers sont les cas de démocraties de façade en douceur, comme au Gabon et au Cameroun.
Omar bongo, quarante ans de règne, qui mourra vissé sur le trône gabonais, était le «plus vieil ami africain de la France».
Avant lui, un autre dinosaure également mourra sur le trône du pouvoir, l’ivoirien Félix Houphouët-Boigny, 33 ans au pouvoir.
Le “jeune métis” Paul Biya au Cameroun, trace également sa route, déjà 32 ans au pouvoir, record de Bongo en cours d’être battu.
A la fin de son septennat actuel, Biya aura passé 36 ans à la magistrature suprême. Il aura 85 ans en 2018.
LA CENTRAFRIQUE DANS TOUT CA ?
Ces prolégomènes posés, et utiles pour situer la problématique de la crise centrafricaine et de la foultitude de forces internationales sur son territoire depuis une vingtaine d’année pour son “bien”, il convient de noter que le principe de l’auto-détermination d’un pays, principe dit sacro saint et intangible, en Centrafrique n’a jamais été respecté.
Soumis à des infléchissements circonstanciels, en fonction des intérêts des grandes puissances occidentales – essentiellement de ceux de la France.
En République Centrafricaine, les élections ne sont pas l’usage, mais l’exception.
En 54 ans d’existence, une seule élection présidentielle “normale” en RCA, celle d’Ange Félix Patassé.
Autrement, c’est le sport national qui prévaut, les Coups d’Etat.
Et rarement, quand elles ont lieu, n’échappent pas aux truquages massifs.
BATIR DANS UN CADRE MINE ? UNE UTOPIE
Terme très évocateur du site “blaisap.typepad.fr” : “Pilleurs d’Élite, Élite des Pilleurs”.
C’est très étrangement au moment où le pays est au comble du chaos, que depuis un peu plus d’une année, comme par hasard, c’est l’ancienne puissance coloniale qui ne cesse de taper des pieds pour organiser des élections en Centrafrique, en décidant même, comble de l’ingérence dans les affaires d’un pays indépendant (mais c’est une vieille habitude française en RCA, ref. 1979), des dates de ces élections.
C’est encore la France, et non les Centrafricains qui ont récemment décidé de la date de juin 2015 pour la tenue des élections législatives et présidentielles – et qui donc décide de leur destinée, une fois de plus.
Soit ! sur le principe, c’est louable.
Un pays ne peut perdurer durablement, en restant entre deux eaux sous un pouvoir non élu et transitoire, ne représentant que lui-même.
Avec de même une présidente intérimaire, fruit de l’appui de 75 individus et non de toute la nation.
Mais s’il faille mettre un terme à ce déni démocratique, il convient cependant de s’interroger sur la réalité du succès de ces éventuelles élections.
L’ONU à travers la MINUSCA peut organiser des élections en RCA à tout moment.
Ceci en soit n’est donc pas un problème ni un scoop.
Mais pour quelle crédibilité ?
Car un vote organisé de telle manière dans un pays en guerre, complètement dérégulé et sans Etat, sans administration, aboutira nécessairement à un vainqueur automatique connu d’avance….Le candidat choisi par le pays ne cessant de taper des pieds pour les organiser.
Ce qui reviendra tout bonnement à refaire la Françafrique en RCA et de manière à peine déguisée.
Et ce sera sans mal, près de 90% des politiciens centrafricains ont la nationalité française, se ménageant ainsi une porte de sortie en cas de crise au pays, tout en gardant les bonnes grâces de la métropole.
PROJECTIONS
C’est l’ONU, “ce machin” comme le disait De Gaulle qui en vérité dirige la RCA actuellement.
Mais dans ce machin, il y a quoi derrière dans le cas de la RCA ? LA FRANCE, uniquement la FRANCE aux manettes.
Les anglais étaient clairs avec les français : “C’est votre ancienne colonie, à vous de vous en occuper.”
Car l’ONU est dépendante de la volonté des puissances la composant, et pour l’essentiel, des puissance occidentales.
Ban Ki-Moon son SG applique les décisions des Etats, il ne décide pas. Ce n’est qu’un fonctionnaire.
Ainsi, ce serait comme par enchantement, qu’aussitôt une fois les élections achevées comme le décide la France, la République Centrafricaine retrouvera le chemin de la paix.
Plus d’anti-Balaka, plus de Séléka, plus de crimes, plus de viols, plus de prédations, la sécurité reviendrait soudainement dans le pays du fait de la potion magique électorale….
Qui serait assez idiot pour croire cela ?
Nous pouvons tout simplement déclarer avec certitude, que des élections telles que prévues par la France, et non par les centrafricains eux-mêmes, et dans de telles conditions cataclysmiques, ne seront ensuite que le meilleur terreau pour de nouvelles irruptions de rébellions dans le pays.
Car qui que ce soit qui sera élu sous cette forme, ne sera que le candidat de la France. Ou tout du moins, sera vu comme tel.
Le cas Ali Bongo au Gabon est là pour le démontrer.
Battu à la régulière aux élections, les français truquèrent les résultats dans la nuit pour que ce soit lui le nouveau président gabonais, succédant à son père adoptif, un expert déjà de son vivant des trucages électoraux.
Conclusion : Quel est en Centrafrique le plan caché de la France ?