BANGUI —- Le déplacement des populations et les multiples cas de cambriolage freinent les activités des humanitaires. Un constat fait par la Coordination des Affaires Humanitaires dans son rapport du 10 octobre 2016.
Au moment où les humanitaires saluent la reprises de classe, l’insécurité et l’inondation font déplacer plusieurs familles à Bangui et à l’intérieur du pays.
Ce mouvement de populations est constaté depuis le début du mois de septembre. Une augmentation de plus de 2.528 personnes déplacées sur les sites de la Préfecture de l’Ouham a été observée dont, 2 479 à Batangafo. Au total, le nombre de personnes déplacées dans l’Ouham s’élève aujourd’hui à 30.501 personnes contre 27.923 au mois d’août, selon la coordination humanitaire.
Dans son rapport, OCHA relève que deux facteurs sont à l’origine de ces mouvements « d’abord, la clôture du calendrier agricole provoquerait le retour sur les sites des personnes qui, depuis avril, avaient regagné leurs champs pour les cultiver, ensuite, la détérioration depuis plusieurs semaines du contexte sécuritaire dans la zone Centre où de multiples cambriolages et violences sont perpétrées sur les civils par des groupes et bandes armés ».
OCHA déplore dans son rapport aussi la dégradation des routes et l’insécurité qui limitent l’accès à environ 700 personnes déplacées qui sont arrivées sur deux sites à Yalinga, dans la préfecture de la Haute-Kotto. Par contre à Koui, dans l’Ouham Pende, pour des raisons de sécurité, cette zone reste inaccessible aux acteurs humanitaires rendant impossible l’évaluation des besoins de la population sur place. 3.320 ménages venus de Koui ont été recensés à Bocaranga toujours selon OCHA.
Les agressions du personnel humanitaire persistent à Kaga-Bandoro et à Ndélé où des actes de cambriolage ont été rapportés par la coordination humanitaire dans son rapport. A Kaga-Bandoro, même si les violences de ces dernières semaines ont cessé, la ville est frappée par une catastrophe naturelle. Selon OCHA, quatorze (14) quartiers de Kaga-Bandoro ont été inondés suite aux pluies du 02 au 07 octobre. Au moins 3.000 personnes sont affectées.
A Bangui, les violences de la semaine dernière dans le 3e arrondissement ont provoqué à nouveau le mouvement de population vers les sites de déplacés de Bimbo, de M’Poko, de Fatima et dans des familles d’accueil. Le rapport d’Ocha n’a pas, cependant mentionné l’effectif de ces déplacés.
Malgré le mouvement de ces dernières semaines, OCHA note la régression du nombre de déplacés en RCA. Les données du HCR indiquent qu’au plus fort de la crise, début 2014, l’on comptait 886.000 personnes déplacées contre 384.884 aujourd’hui.