Depuis cinq jours, on nous signale l’arrivée massive sur les motos à Batangafo des combattants surarmés de la Séléka en provenance de la ville de Kaga-Bandoro. Des combats n’ont pas été signalés dans le secteur, mais la population redoute des exactions sur les civils non armés comme récemment à Kaga-Bandoro si jamais des anti-balaka les attaquent. Leur présence à Batangafo pousse certains notables de la ville à se questionner sur leur réelle volonté: Créer une zone de racket de la population ou c’est une fuite devant les combats avec la MINUSCA à Kaga-Bandoro?
Après les événements meurtriers de Kaga-Bandoro la semaine dernière, tous les villages et villes environnants de Bandoro redoutent un effet de contagion des violences dans leurs localités. Ainsi, à Dékoua, Bouca, Batangafo et Kabo, la population redoute le pire si jamais ces combattants de la Séléka décident d’élargir leur zone d’exactions à d’autres villes. Dans les sites des déplacés à Batangafo, c’est la peur qui domine et certains cherchent à quitter les sites pour aller se dormir aux champs dans la brousse. D’autres préfèrent se rendre à Bossangoa centre.
Du côté des miliciens Anti-balaka, c’est l’entrainement. Ils se disent prêts à protéger la ville si jamais les Séléka veulent reprendre le contrôle. Le commandant de la zone basé à Bossangoa centre se dit prêt à envoyer des renforts à Batangafo si le rapport de force sur le terrain l’exige.
Du côté de la MINUSCA c’est le renforcement des dispositifs sécuritaires et à Batangafo et ville voisine située à 60 km Bouca où on remarque des multiples navettes des éléments de la séléka.
De Dékoua, à Damara c’est la présence massive des Anti-balaka qui se fait remarquer à la place des forces conventionnelles dites régulières.
Ce qui est sûr, la tension est palpable in globo dans cette région depuis les événements criminels de Kaga-Bandoro où une soixantaine des personnes ont été exécutées et une centaine d’autres blessées.
Pour affirmer l’autorité de l’Etat dans la ville martyre et déserte de Kaga-Bandoro en image ci-dessus, le président Faustin TOUADERA assisté du chef de la mission onusienne Parfait Onanga Anyanga se sont présentés le lundi dernier sur les sites des déplacés non loin de la base de la MINUSCA afin de rendre hommage aux victimes de cette barbarie. Les deux ont été chahutés tout le long de leur passage et à Bangui et à Kaga-Bandoro. Une véritable scène de divorce entre la population et le President TOUADERA.