A la pétition de la société civile centrafricaine demandant le départ des casques bleus de la Minusca, le porte-parole de la mission onusienne a conféré avec la presse le 27 octobre 2016, pour donner le point de vue sur la situation. D’après le porte-parole de la Misnusca, Vladimir Monteiro, la présence de la Minusca reste essentielle aujourd’hui pour permettre aux autorités centrafricaines de relever les nombreux défis sécuritaires. Pour lui, réclamer son départ n’est pas approprié.
“La MINUSCA estime que réclamer son départ est une demande inappropriée. Le pays se porte beaucoup mieux qu’il ne l’était en 2014 mais la situation n’est pas encore totalement stabilisée. Nous voulons dire aux Centrafricains qu’il reste beaucoup de défis sécuritaires et ils ne peuvent être relevés qu’avec l’aide des forces internationales de la MINUSCA et de la communauté internationale”, a déclaré Monteiro, en conférence de presse mercredi dernier à Bangui.
Le porte-parole a admis des insuffisances et estimé “être légitime de demander à la Minusca de faire plus”, mais a précisé que la Minusca est en train de mettre en avant ses points forts pour aider les autorités à relever le défi de la sécurité. A cet effet, Monteiro a rappelé la coordination étroite entre l’état-major de la MINUSCA et les forces de sécurité centrafricaines, la création de bases d’opération fixes et l’arrivée de nouveaux moyens humains, entre autres.
“Le pays a été plongé pendant longtemps dans la violence et la stabilisation à laquelle la population aspire légitimement est une tâche complexe”, a ajouté Monteiro.
Sur les violences de lundi 24 octobre à Bangui, le porte-parole a précisé que la Mission reste disposée à appuyer les autorités centrafricaines à faire la lumière sur les circonstances des évènements, qui ont causé, d’après lui, quatre morts et 14 blessés dont cinq casques bleus.
« Nous attendrons les résultats des enquêtes et s’il est établi une quelconque responsabilité, nous prendrons nos responsabilités », a ajouté Monteiro.
Le porte-parole a par ailleurs rappelé la condamnation de ces violences par le Secrétaire Général des Nations Unies, qui s’est également félicité
« D’importantes mesures prises par le Gouvernement pour résoudre les causes profondes du conflit par le biais d’un processus politique inclusif et pour jeter les bases d’une stabilité durable en République centrafricaine ».
La pétition lancée la semaine dernière par le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) demandant le départ de la Minusca marque une rupture entre la société centrafricaine et la Minusca onusienne en République Centrafricaine. Beaucoup sont les Centrafricains qui demandent à la Minusca de revoir son mandat.