Si dans la vie certaines personnes s’inclinent pour une vocation humanitaire, le mieux pour nous les autres, c’est de respecter leur choix mais aussi leur vocation personnelle qui consiste à sauver la vie de leurs prochains qui souffrent sans avoir les moyens nécessaires pour y faire face. Les événements malheureux de cette semaine au Complexe Pédiatrie avec l’équipe soignante de l’ONG Emergency, révèlent en public l’amateurisme et le manque de responsabilité du Gouvernement à jouer pleinement son rôle. Est-il vraiment possible pour un Ministre de l’intérieur d’ordonner le tabassage et l’arrestation d’un chirurgien et toute son équipe en pleine consultation médicale et ce sans aucun mandat d’arrêt et mandat d’amener en bonne et due forme ? Quel serait le sort des autres enfants en instance de soins?
Quel est le rôle finalement du Ministère de l’intérieur si ce n’est que pour semer le désordre?
Sauf dans un pays comme la Centrafrique où seule la loi de la jungle est applicable, un ministre de l’intérieur dispose un tel pouvoir. C’est ce qui s’est passé dans l’affaire de la mort d’un enfant au Complexe Pédiatrique le dimanche 16 Octobre dernier.
Qui est à l’origine de ces troubles ?
Selon les premiers renseignements recueillis à chaud sur place sur le complexe Pédiatrique de Bangui auprès des parents du bébé qui a rendu l’amé et mis en ligne par CNC le 18 Octobre dernier puis relayé par les journaux de la place, ceux-ci ont laissé entendre que le cœur de leur enfant décédé a été enlevé par le chirurgien lors de son intervention.
Le lendemain matin, la nouvelle a propagé comme un ouragan dans la presse écrite, sur les réseaux sociaux et de bouche à oreille. Ce qui a poussé l’équipe médicale de l’ONG Emergency à réagir via un communiqué pour non seulement démentir en bloc toutes les allégations et accusations portées contre son personnel soignant mais montrer de quoi souffrait le De cujus.
Devant le bée du gouvernement à élucider cette affaire sombre pour l’image du pays, la rédaction de CNC décide de mener ses propres enquêtes auprès des différents acteurs concernés. Le résultat des enquêtes est sans appel : C’est le Ministre Jean-Serge BOKASSA qui est l’artisan principal de ces troubles.
Que s’est-t-il passé exactement ?
Selon l’enquête menée par une des équipes de CNC, la victime, un garçon de 9 mois environ dénommé Emmanuel NGAYNE, paix à son âme, habitait avec ses parents au quartier Bercaï derrière l’aéroport Bangui M’Poko a été admis pour la première fois à la clinique de l’ONG internationale MSF installée sur le site des déplacés de l’aéroport de Bangui pour un abcès pariétal du thorax. Pour des soins appropriés, le petit Emmanuel a été transféré d’urgence à la clinique de l’ONG Emergency au Complexe Pédiatrique le 15 octobre 2016 dans la matinée.
Vu l’état avancé de sa maladie et la nécessité de sauver la vie du petit Emmanuel, une intervention chirurgicale s’avère plus que nécessaire pour le Médecin Pédiatre qui l’a consulté. C’est en ce sens que, après l’avis de ses Parents, le petit Emmanuel NGAYNE a été introduit au bloc opératoire de l’Emergency, composé ce jour de cinq personnes dont un Chirurgien spécialiste et quatre centrafricains, un Anesthésiste, un Assistant opératoire, un Panseur et un Garçon de salle.
L’opération a été très délicate mais réalisée avec succès. Malheureusement pour le petit Emmanuel, Dieu a décidé autrement. Il a rendu son âme 4 heures plus tard vers 10h. Le chirurgien a d’ailleurs expliqué clairement aux parents d’Emmanuel les raisons de son décès et le corps transféré à la morgue de l’hôpital Communautaire de Bangui.
Le papa du défunt, qui a un lien de parenté avec le Ministre Jean Serge BOKASSA de l’intérieur, s’était rendu personnellement au domicile de ce dernier pour lui annoncer la nouvelle du décès de son bébé tout en accusant le Médecin Chirurgien qui procédé à l’opération d’avoir prélevé le cœur de son fils. Sans aucune vérification élémentaire, l’Evangéliste-Ministre Jean Serge BOKASSA enlève sa veste costume et porte la toge rouge du Procureur de la République pour ordonner à la Police criminelle de frapper et arrêter le Chirurgien.
Une fois sur le lieu, ces policiers, armes et matraques en mains, transforment le Complexe Pédiatrique en un Complexe des arts martiaux chinois, sans se soucier des enfants malades qui veulent de la tranquillité. Ils ordonnent non seulement aux parents des enfants hospitalisés de frapper comme ils peuvent avec les moyens qu’ils trouvent sous la main tout le personnel blanc de l’Emergency mais ils les frappent eux aussi avant de conduire manu militari à la brigade criminelle le chirurgien.
Pour dissiper tout doute sur l’affaire, une autopsie a été demandée par l’ONG Emergency et réalisée par une équipe indépendante de l’hôpital communautaire désigné par le vrai porteur de la toge rouge Monsieur GREZENGUE Procureur de la république. Le résultat, tombé mardi matin 18 Octobre, confirme, en présence d’un représentant du Gouvernement, les incisions effectuées pour l’opération et exclut toute possibilité quelconque d’un prélèvement d’organe sur le corps du petit Emmanuel qui a pu survécu, avant de rendre son âme quatre heures du temps en soins intensifs après l’opération.
Au vu de résultat de l’autopsie qui a confirmé le travail du chirurgien, il a été libéré mais son téléphone et son argent sont confisqués par les policiers de la Brigade Criminelle. Informée des bagages confisqués, la Chef de Mission de l’ONG Emergency, s’était rendue personnellement à la Brigade criminelle pour tenter de les récupérer. Là encore, elle a frôlé la pendaison.
L’équipe de CNC s’est rapprochée des policiers de la brigade criminels qui affirment ne rien savoir sur cette affaire et nous renvoient à leur Patron des patrons, leur Chef hiérarchique la DG absente ce jour au bureau ou le Ministre Jean Serge BOKASSA, qui seul détient, selon leurs dires, le secret des secrets de cette affaire.
Est-il vraiment normal pour un pays comme le nôtre où l’Etat a failli à ses missions et de ce fait est incapable d’acheter ne fut qu’une bouteille d’alcool pour les soins des enfants dans des hôpitaux, laisser faire et agir un Ministre soit disant de l’intérieur se comporter comme un milicien sur les ONGs qui le suppléent?
Quelle est la différence entre un Séléka, Alkatim à KANGA-BANDORO qui menace les humanitaires, tue la population et un Evangéliste-Ministre de l’intérieur Jean Serge BOKASSA à Bangui qui menace aussi les humanitaires en les mettant en prison, concourir à la mort des enfants à Bangui? Aucune différence. Tous les deux ont des hommes en arme qu’ils les utilisent.
Selon certains banguissois, l’Evangéliste-Ministre de l’intérieur Jean Serge BOKASSA ne sait pas du tout ce que fait l’ONG Emergency pour sauver des vies des enfants en Centrafrique tout comme ce que les soldats de la MINUSCA font, au péril de leurs vie, dans ce pays.
Suite à l’arrêt des activités de l’ONG Emergency et au Complexe pédiatrique et à son centre pédiatrique face à l’Assemblée nationale dû aux actes crapuleux et regrettables de l’Evangéliste-Ministre de l’intérieur Jean Serge BOKASSA et de ses policiers à la pédiatrie, un médecin interne, contacté par CNC parle d’une augmentation de taux de mortalité infantile à 50%.
Le Procureur de la République doit s’autosaisir et traduire devant sa barre l’Evangéliste-Ministre Jean Serge BOKASSA pour usurpation de titre de Procureur et homicide involontaire de ses fils, les enfants qui ont succombé de fait de son acte. En outre, il doit être poursuivi devant la CPI pour crime contre l’humanité en même temps que les criminels Alkatim et consorts de Kaga-Bandoro. .
L’ONG internationale Emergency installée en Centrafrique depuis 2009, appui et sauve des vies à plus de 250.000 enfants malades centrafricains. Avec ces événements l’ONG Emergency a suspendu temporairement pour la première fois depuis sa création ses activités au Complexe Pédiatrique de Bangui et a ouvert ses portes de son complexe devant l’Assemblée national.
Il y’a lieu de rappeler que tous les soins de l’Emergency sont gratuits et accessibles à tous contrairement à la section contrôlée par l’Etat Centrafricain qui est payant. C’est peut-être le coté gratuit qui énerve certains personnel soignant de l’Etat qui milite son départ du Complexe.