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Centrafrique: le départ en trompe-l’œil des militaires français
Publié le dimanche 30 octobre 2016  |  Le Figaro
L’armée
© Autre presse par DR
L’armée française
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L’opération lancée fin 2013 pour stabiliser le pays est officiellement terminée, mais quelque 350 soldats seront maintenus sur place, notamment au sein de la force de l’ONU.

Jean-Yves Le Drian se rendra lundi à Bangui pour officialiser la fin de l’opération française «Sangaris» en République centrafricaine. Le 5 décembre 2013, les militaires français, dont seul un petit détachement était alors présent sur place, sont intervenus dans la capitale de l’ex-colonie menacée de chaos. Le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par des rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, avait entraîné une contre-offensive des milices Anti-Balaka, principalement chrétiennes. Les affrontements intercommunautaires, largement instrumentalisés, faisaient rage.

Trois ans plus tard, on considère à Paris que l’opération «Sangaris», menée dans un pays «compliqué», est un succès, même si la situation sécuritaire reste précaire. «En déployant un dispositif de 1000 à 2500 hommes dans un contexte de massacres de masse, la France a réussi à mettre fin à l’essentiel des violences, à stabiliser la situation et à engager un processus de transition politique, même si un certain niveau de violence persiste en province», relève-t-on dans l’entourage du ministre de la Défense.

Nous ne «laisserons pas tomber» ce pays

Lundi, à Bangui, devant les militaires de «Sangaris», Jean-Yves Le Drian, en leur rendant hommage, soulignera que la France «reste engagée en Centrafrique». L’opération officiellement achevée, nous ne «laisserons pas tomber» ce pays, a assuré vendredi Jean-Marc Ayrault. Au terme d’un retrait progressif, les militaires français sont actuellement au nombre de 350 à Bangui. Des effectifs qui vont être maintenus, sous une autre forme.

À partir de 2014, le déploiement des militaires «Sangaris» dans les principales régions du pays a permis, sur leurs pas, la montée en puissance - parfois laborieuse - d’une force de l’ONU, la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca), aujourd’hui forte de 12 000 hommes, Pakistanais et Africains. La France va se renforcer au sein de cette mission onusienne avec le déploiement d’une unité de drones tactiques (SDTI) et d’un effectif supplémentaire de 85 militaires. «C’est la première fois depuis 2006 - il s’agissait alors de la Finul du sud du Liban - que la France remet une unité militaire constituée au sein d’une mission de stabilisation des Nations unies», se félicite-t-on dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian. Des militaires français seront également présents au sein de la mission de formation de l’armée centrafricaine, mise en place par l’Union européenne (EUTM RCA) et dirigée actuellement par un général français. Pour rassurer son partenaire centrafricain et l’ONU, Paris maintiendra aussi une capacité militaire «sur court préavis», mobilisable «à la demande du gouvernement de RCA en cas de menace sérieuse», ainsi que l’a annoncé mercredi l’Élysée.

Avec l’appui de ses forces prépositionnées, la France devrait pouvoir agir avec l’ONU, les pays de la région et certains Européens, si le volcan se rallumait en Centrafrique, une éventualité qui n’est pas à exclure. Comme on l’explique à l’Hôtel de Brienne, «la France conservera des capacités centrales vis-à-vis de ses partenaires de l’UE et des forces dans la région». Dans cette éventualité, des exercices se sont déroulés cet été avec les forces onusiennes depuis la base française de N’Djamena, au Tchad. Des pilotes d’hélicoptère sénégalais ont également été formés pour remplacer leurs homologues français de «Sangaris». Sur le plan opérationnel, tout n’a pas été simple, entre la «gestion» de situations extrêmement tendues, lors de manifestations de foule et des éruptions de violences, lors d’accrochages où les forces françaises étaient prises à partie. Les allégations d’exactions sexuelles portées contre plusieurs militaires français - dont la véracité doit être établie par la justice actuellement saisie - ont été mal vécues au sein de l’institution.
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